Genre : action (interdit aux - 12 ans)
Année : 2014
Durée : 1h33
Synopsis : Leader incontesté de la mouvance hooligan, Danny Harvey décide de raccrocher et de quitter Londres. Joey, à l'image de son grand frère, est devenu un vrai guerrier. Mais un combat de trop lui sera fatal. Danny revient à Londres pour retrouver le meurtrier de son frère. Mais le monde de l'hooliganisme a changé. Les combats se sont déplacés dans la rue et les règles ne sont plus les mêmes.
La critique :
En l'espace d'une dizaine d'années, le comédien américain Scott Adkins est devenu l'une des nouvelles égéries du cinéma burné et d'action. L'artiste polymathique découvre les arts martiaux vers l'âge de dix ans et s'initie alors à toute une pléthore de sports de combats, notamment le Taekwondo, le Kick boxing (dont il obtient la ceinture noire à 19 ans), le Muay-Thaï (ou la boxe thaïlandaise), les MMA, le Jeet Kune Do, le Judo, le Karaté, le Jiu-Jitsu, la Krav Maga, la Capoeira, le Wushu et même la gymnastique. En outre, Scott Adkins n'a jamais caché son engouement ni son effervescence pour des artistes tels que Bruce Lee et Jean-Claude Van Damme (JCVD), des "action men" qu'il révère et divinise.
Scott Adkins démarre sa carrière cinématographique en multipliant les rôles subsidiaires, notamment dans Espion Amateur (Teddy Chan, 2001) et Pure Vengeance (Ross Boyask, 2001).
Déjà, à l'époque, Scott Adkins impressionne par sa robustesse, son opiniâtreté et ses prouesses artistiques. Il enchaîne encore les rôles subalternes dans Black Mask 2 - City of Masks (Tsui Hark, 2002), Special Forces (Isaac Florentine, 2003), Le Médaillon (Gordon Chan, 2003), Danny The Dog (Louis Leterrier, 2005), Pit Fighter (Jesse V. Johnson, 2005) et même dans la comédie La Panthère Rose (Shawn Levy, 2006). C'est sur le tournage de Special Forces que le réalisateur, Isaac Florentine, décèle chez Scott Adkins un immense potentiel ; potentiel qu'il met enfin à contribution dans Un Seul deviendra Invincible 2 - Dernier Round (Isaac Florentine, 2006).
C'est avec ce second chapitre et surtout dans le rôle du boxeur russe Yuri Boyka que Scott Adkins épouse enfin les premiers rudiments de la notoriété.
L'acteur tient enfin le rôle principal dans Un seul deviendra Invincible 3 - Redemption (Isaac Florentine, 2009), un film de boxe qui fait désormais allégeance et référence dans le genre arts martiaux. Scott Adkins peut désormais envisager un avenir pérenne et même se colleter avec ses idoles de toujours. Il enchaîne alors avec Trafic Mortel (Isaac Florentine, 2008), film sur lequel il partage le haut de l'affiche auprès de JCVD, Stag Night (Peter A. Dowling, 2009), The Tournament (Scott Mann, 2009), X-Men - Origins : Wolverine (Gavin Hood, 2009), Ninja (Isaac Florentine, 2009), Universal Soldier - Le Jour du Jugement (John Hyams, 2012), Expendables 2 - Unité Spéciale (Simon West, 2012), Re-Kill (Valeri Milev, 2014), Chasse à l'homme 2 (Roel Reiné, 2016), Boyka : Undisputed (Todor Chapkanov, 2016), ou encore Ip Man 4 (Wilson Yip, 2019).
Vient également s'additionner Hooligans 3, soit Green Street 3 de son titre originel, et réalisé par la diligence de James Nunn et Jesse V. Johnson en 2014. Comme le stipule l'intitulé, il s'agit du troisième chapitre de la série. Ainsi, Hooligans 3 succède évidemment àHooligans (Lexi Alexander, 2006) et àHooligans 2 (Jesse V. Johnson, 2009). Pour souvenance, le premier volet se polarisait sur un adulescent renvoyé d'une prestigieuse université et qui découvre, effaré, la fièvre de certains clubs de supporters échaudés dans les stades de football du Royaume-Uni. En vérité, personne n'aurait gagé le moindre centime sur cette série B impécunieuse, mais qui pouvait au moins se prévaloir de la présence d'Elijah Wood comme tête d'affiche.
Contre toute attente, ce premier chapitre rapporte suffisamment de pécunes pour justifier le tournage de deux nouveaux chapitres consécutifs.
Quant à James Nunn, le réalisateur de Hooligans 3, l'artiste omniscient n'a jamais caché sa dilection pour le cinéma d'action. Au moment de la sortie de Hooligans 3, James Nunn fait presque office de noviciat puisque le film constitue seulement sa seconde réalisation après Tower Block (2012). En raison de son budget famélique, Hooligans 3 n'a pas reçu les faveurs ni les ferveurs d'une exploitation dans les salles obscures. Le long-métrage est donc prié de faire ses preuves via le support DTV (diret-to-video). Hormis Scott Adkins, la distribution de ce troisième opus se compose de Kacey Clarke, Jack Doolan, Josh Myers, Mark Wingett, Roberta Taylor, Spencer Wilding et George Russo.
Attention, SPOILERS ! Leader incontesté de la mouvance hooligan, Danny Harvey décide de raccrocher et de quitter Londres.
Joey, à l'image de son grand frère, est devenu un vrai guerrier. Mais un combat de trop lui sera fatal. Danny revient à Londres pour retrouver le meurtrier de son frère. Mais le monde de l'hooliganisme a changé. Les combats se sont déplacés dans la rue et les règles ne sont plus les mêmes. Evidemment, on n'attendait pas grand-chose ou alors peu ou prou d'un titre tel que Hooligans 3, d'autant plus que les deux précédents chapitres n'avaient pas spécialement laissé un souvenir impérissable, loin de là. Pourtant, à l'instar de ses illustres antécesseurs, Hooligans 3 s'immisce sur un sujet spinescent, à savoir l'hooliganisme (c'est même l'intitulé du film...), à savoir cette intempérance pour la violence lors (ou éventuellement en dehors) des enceintes sportives.
Or, le sujet est curieusement évincé par un James Nunn étrangement pusillanime, un comble pour un scénario qui s'agence justement sur le décès d'un frangin suite à une rixe entre deux bandes rivales.
C'est d'autant plus dommageable, voire regrettable que Scott Adkins accomplit doctement son office. Une fois encore, le comédien sulfureux porte cette série B inconséquente sur ses larges épaules. Sans la présence quasi animale de l'acteur, Hooligans 3 serait délesté de la moindre appétence. Ici, peu ou prou de discours sociologique ni d'analyse sur cette populace qui ressent le besoin de se colleter et de s'apostropher en dehors des terrains de football. Pis, les règles ont changé. Désormais, nos fauteurs de trouble ne s'empoignent plus dans les gradins, mais à travers des combats clandestins, un peu à la manière d'un JCVD à la grande époque de Full Contact (Sheldon Lettich, 1990), une autre bisserie d'action et d'arts martiaux à laquelle Hooligans semble faire voeu d'obédience.
Par certaines accointances, on songe parfois aussi au film Coup pour Coup (Deran Sarafian, 1990).
Sur le fond comme sur la forme, Hooligans 3 s'approxime à un hommage à toutes ces séries B d'action des années 1990, la fougue et la jubilation en moins. Hélas, et vous vous en doutez, la métaphore s'arrête bien là. Si on prend Hooligans 3 pour ce qu'il est, à savoir un film frontal et brutal, cette série B adventice possède quelques arguties dans sa besace et devrait logiquement satisfaire les amateurs les plus patentés du genre. Toutefois, avant de voir Scott Adkins ferrailler, il faudra faire preuve de longanimité et patienter au moins une petite heure avant d'assister à toute une litanie de bastons (plus ou moins) homériques. Cependant, on peut tout de même gloser et pérore contre l'absence de toute introspection sur cette violence qui ne concerne pas seulement les plus individus les plus fébriles et hargneux, mais finalement aussi cette classe populaire et sécuritaire qui travaille également à l'usine, dans la police et même dans certains réseaux de la finance.
Finalement, Hooligans 3 s'achemine sur le même didactisme que Fight Club (David Fincher, 1999), avec évidemment beaucoup moins de finauderie et de sagacité... Et c'est bien dommage... Tant Hooligans 3 s'approxime, in fine, à un nouvel avatar d'Undisputed, la tonitruance en moins. En l'état, cette série B atone et exsangue ne mérite même pas une mention passable...
Note : 09/20