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Death Bell (Un examen assez particulier)

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Death_Bell

Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année : 2008
Durée : 1h28

Synopsis : Une poignée d'étudiants sud-coréens brillants est choisie pour former une classe d'élite. Lors de l'un de leurs cours, ils sont soumis à un examen particulier : pour chaque mauvaise réponse, un des leurs mourra.  

La critique :

Comme une évidence, presque une pantalonnade. Lorsque l'on invoque le néologisme du "torture porn", on songe invariablement à Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006). Dans le cas du premier film susdénommé, James Wan adapte un court-métrage éponyme qu'il avait lui-même réalisé. Dixit les propres aveux de l'auteur démiurgique, Saw n'avait pas pour velléité de toiser les firmaments des oriflammes. A l'origine, il s'agit d'une série B impécunieuse qui amalgame sans fard huis clos, torture porn, thriller, horreur et une enquête policière conçue comme une sorte de puzzle démoniaque, avec ses pièges, ses supplices et ses multiples collatérales. 
Pourtant, cette formule surannée flagorne les thuriféraires du cinéma gore. 
Paradoxalement, Saw n'a rien inventé et réitère les recettes éculées de naguère.

James Wan n'a jamais caché sa dilection pour Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974), La Colline A Des Yeux (Wes Craven, 1977), ou encore La Dernière Maison sur la Gauche (Wes Craven, 1972). Toujours la même antienne... Saw défie tous les pronostics et caracole en tête de peloton lors de sa sortie en salles. Aux yeux des producteurs, Saw constitue la nouvelle manne providentielle. Ces derniers exhortent James Wan à signer de nouvelles suites consécutives. Mais le metteur en scène n'a cure des instigations, voire des objurgations de ses financeurs.
James Wan affectionne davantage l'épouvante de jadis. Impression corroborée par ses longs-métrages suivants, notamment Dead Silence (2007), Insidious (2011), Insidious - Chapitre 2 (2013), Conjuring - Les Dossiers Warren (2013) et Conjuring - Le Cas Endfield (2016).

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Que soit. En raison de son succès pharaonique, Saw premier du nom va se transmuter en une franchise lucrative et opportuniste, hélas cornaquée par toute une série de tâcherons patentés. En l'occurrence, Hostel obliquera - peu ou prou - vers la même trajectoire. Dans le film d'Eli Roth, c'est une étrange organisation qui s'adonne à la capture, puis à la torture de touristes dans un pays d'Europe de l'Est. Hostel signe donc la résurgence des tortures de l'Inquisition, toutefois sous l'angle du capitalisme et du consumérisme à tous crins.
Si le premier chapitre s'approxime à un film d'horreur potache et égrillard, le second volet, sobrement intitulé
 Hostel - Chapitre 2 (2007), affine davantage son syllogisme morbide. La franchise échoit alors entre les mains de Scott Spiegel via un inévitable Hostel - Chapitre 3 (2011).

Ce sera l'opus de trop. Le long-métrage ne sortira même pas au cinéma et écumera les bacs via le support vidéo. Mais peu importe, Saw et Hostel relancent la mode galvaudeuse du torture porn. En résulte toute une panoplie de productions peu ou prou analogiques. Les thuriféraires de ce registre cinématographique n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que The Collector (Marcus Dunstan, 2009), Excision (Richard Bates Jr., 2012), Pernicious (James Cullen Bressack, 2015), Perseveration (Adam Sotelo, 2012), Hoboken Hollow (Glen Stephens, 2006), See No Evil (Gregory Dark, 2006), Captivity (Roland Joffé, 2007), Borderland (Zev Berman, 2008), The Torturer (Lamberto Bava, 2006), ou encore Seed (Uwe Boll, 2007) parmi les longs-métrages notables et éventuellement notoires.

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Vient également s'additionner Death Bell, réalisé par la diligence de Yoon Hong-Seung en 2008. Selon nos sources, pour le moins élusives, Death Bell constituerait le tout premier long-métrage du cinéaste asiatique. A postériori, le metteur en scène enchaînera avec Sydney in love (2009), Lucid Dreaming (2012), 48M (2013), The Target (2014), Canola (2016) et Reset (2017). En l'occurrence, Death Bell nous provient des contrées de la Corée du Sud. Ce n'est pas la première fois que le cinéma asiatique oblique vers le torture porn. Pour souvenance, la saga Guinea Pig s'acoquinait déjà avec le snuff movie et la résurgence des tortures de l'Inquisition.
En l'occurrence, Death Bell n'est pas sans itérer les scansions mortifères de Battle Royale (Kinji Fukasaku, 2000), un classique sérénissime auquel le film de Yoon Hong-Seung semble faire voeu d'allégeance.

Seule dissimilitude et pas des moindres, les martialités ne se déroulent plus sur une péninsule insulaire, mais dans une école prestigieuse. En outre, les avis concernant Death Bell font montre de pondération. Si certaines critiques sont plutôt élogieuses, d'autres font preuve de circonspection. Reste à savoir si Death Bell justifie - ou non - son visionnage. Réponse à venir dans les lignes à venir... La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Lee Beom-soo, Yoon Jung-hee, Nam Gyu-ri, Kim Bum, Son Yeo Eun, Ham Eun-jeong et Yang Ji Won ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! (1) Alors que la période d’examens vient à peine de s’achever, les meilleurs éléments du lycée de Chang-in sont réunis un samedi matin afin de préparer au mieux la venue des élèves de l’école d'Eaton, dans le cadre du programme d’échange.

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Pour le directeur de l’établissement, il est très important que ces élèves fassent bonne figure. Il désigne donc deux de ses professeurs les plus prometteurs – Mademoiselle Choi et Monsieur Kim – pour les encadrer. Le cours démarre par une vidéo dont l’image a tôt fait de se dérégler pour laisser apparaître Hye-Young, l’une des élèves dont l’absence venait d’être remarquée, prisonnière d’un aquarium. Une voix résonne alors dans les haut-parleurs du lycée, informant les élèves qu’elle risque la mort par noyade s’ils ne résolvent pas dans un temps imparti l’équation qui figure sur la paroi.
Ceci est la première épreuve d’une longue série qui transforme cette journée studieuse en jeu de massacre (1). Certes, Death Bell ne cache pas ses contiguïtés matoises avec Saw et Hostel, deux bréviaires auxquels il fait sciemment voeu d'obédience.

Mais Death Bell ne s'accointe pas seulement avec le torture porn lambda. Le long-métrage de Yoon Hong-Seung bouffe un peu...beaucoup...énormémentà tous les râteliers puisqu'on nage également dans le film de fantômes, finalement un peu à l'instar de Ring (Hideo Nakata, 1997). Sur ces entrefaites, Death Bell s'achemine sur une critique au vitriol du système éducatif sud-coréen. A l'instar de Battle Royale, on relève également cette dichotomie entre les adultes (ici le professorat) et de jeunes éphèbes en dissidence. Toutefois, ce système factieux et obséquieux repose essentiellement sur l'excellence et la compétition, un sophisme qui va conduire les étudiants sur le chemin de la mort et de la déréliction. Certes, les thématiques esquissées par Death Bell sont passionnantes, mais rarement éloquentes. Les thèmes abordés auraient mérité un bien meilleur étayage.
Death Bell n'est pas exempt de tout grief, loin de là. Niveau tortures, Death Bell ne fait que psalmodier des supplices et obséquiosités déjà entrevus dans d'autres films gore peu ou prou analogiques. C'est donc le désappointement qui règne lors du générique final. Pourtant, le film de Yoon Hong-Seung possède sa kyrielle de fans et de thuriféraires sur la Toile... En l'occurrence, Cinéma Choc n'a pas vraiment (du tout...) apprécié ce torture porn falot et alambiqué. Le blog fera donc montre d'austéritéà l'égard de ce film d'horreur indolent et d'une rare nonchalance.

 

 

Note : 08.5/20

(1) Synopsis du film sur : http://tortillapolis.com/critique-film-death-bell-yoon-hong-seung-2008/

sparklehorse2 Alice In Oliver


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