Genre : science-fiction, action
Année : 2016
Durée : 2h28
Synopsis : Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l'humanité. À la suite d'une de leurs interventions qui a causé d'importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision. Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l'équipe : Steve Rogers reste attachéà sa liberté de s'engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d'autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement...
La critique :
Il serait sans doute futile, voire fastidieux de réitérer la genèse, ou plutôt la résurgence, de nos super-héros dans les salles de cinéma. Ce nouveau diktat du cinéma hollywoodien et consumériste remonte déjàà deux décennies via le succès pharaonique de X-Men (Bryan Singer, 2000) dans les salles obscures. Depuis, les super-héros ne cessent de pulluler et de proliférer dans les salles de cinéma. Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent la couronne de la société la plus lucrative et la plus hégémonique, un match aisément remporté par Marvel... Tout du moins pour le moment...
Parmi les productions les plus éloquentes, les thuriféraires n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Watchmen, les gardiens (Zack Snyder, 2009), The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), ou encore Logan (James Mangold, 2017).
Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de Marvel ou de DC Comics, que faut-il retenir de cette profusion de super-héros sur nos écrans ? Réponse, pas grand-chose ou alors peu ou prou, tout du moins des pellicules analogiques qui tentent de coaliser un large public, soit de 7 à 77 ans. Mieux, nos justiciers dotés de pouvoirs faramineux (à l'exception de Batman et d'une petite poignée d'irréductibles...) ont formé des ligues pour lutter contre les forces du mal, le tout avec l'assentiment de la scène internationale et surtout de l'Oncle Sam. Le premier Avengers (Joss Whedon, 2012) a triomphé dans le monde entier et devait inéluctablement se muer en une franchise opulente et mercantiliste. Que ce soit Avengers - L'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), Avengers - Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018), ou encore Avengers - Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), tous ces chapitres consécutifs corroboreront l'omnipotence de Marvel sur l'univers des super-héros.
Que soit. Sévèrement effarouché, DC Comics répondra de façon timorée avec le piètre Justice League (Zack Snyder, 2017), un blockbuster plantureux (pléonasme...) et condamnéà dépérir dans les affres de la désuétude. Marvel peut dormir placidement sur ses deux esgourdes. Il n'a rien à craindre - ou presque - de son plus farouche adversaire. Mais Marvel doit veiller à son édifice, désormais chancelant et menacé par une autre firme potentat, Walt Disney "himself". Après avoir racheté les droits de la saga Star Wars, la société fastueuse a pour velléité de préempter l'univers des super-héros.
Dans cette série de rixes et de martialités, ce registre cinématographique a vu la gente féminine se regimber contre le (pseudo) diktat du patriarcat. Ainsi, Captain Marvel (Ryan Fleck et Anna Boden, 2019), Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017), Catwoman (Pitof, 2004) et autres Elektra (Rob Bowman, 2005) épousent les rudiments et les linéaments de la doxa féministe.
Puis, les super-héros ont obliqué vers davantage d'irénisme et d'oecuménisme en renâclant vers l'aspect communautaire. Preuve en est avec des longs-métrages tels que Black Panther (Ryan Coogler, 2018), Blade (Stephen Norrington, 1998), Hancock (Peter Berg, 2008), ou encore l'inénarrable Meteor Man (Robert Townsend, 1993). Toutes ces pellicules ont pour aspérité de vanter les prouesses et les mérites de la communauté Afro-Américaine au nom du pacifisme, du multiculturalisme et du "vivre ensemble". Oui, nonobstant certains apparats matois et des films à priori inoffensifs, se tapit une idéologie sous-jacente. Bien sûr, les super-vilains se devaient eux aussi de rétorquer, voire de transparaître dans cette kyrielle de productions peu ou prou analogiques.
Récemment encore, ce sont Venom (Ruben Fleischer, 2018) et Joker (Todd Phillips, 2019) qui ont conquis - au moins pour le deuxième - les ferveurs d'un public extatique.
Puis, de temps à autre, Marvel poursuit son classicisme formel. Preuve en est avec Captain America - Civil War, cornaqué par les soins d'Anthony et Joe Russo en 2016. Cet ixième long-métrage est aussi le 13e film de l'univers Marvel et fait suite àCaptain America - Le Soldat de l'Hiver (Anthony et Joe Russo, 2014). Captain America - Civil War s'inscrit également dans le sillage d'Avengers et Avengers - L'Ere d'Ultron. En résumé, ceux qui n'ont pas suivi les tribulations antérieures de nos héros encapuchonnés risquent de ne pas piger grand-chose à cette nouvelle aventure. Pour le reste, Captain America - Civil War semble faire l'unanimité en recueillant les dithyrambes et les satisfécits de la presse spécialisée. Reste à savoir si ce nouveau cru "Marvelien" (je viens d'inventer le néologisme...) mérite - ou non - de tels plébiscites. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Don Cheadle, Chadwick Boseman, Paul Bettany, Elizabeth Olsen, Paul Rudd, Emily VanCamp, Tom Holland et Daniel Brühl. A noter aussi le caméo de Mark Ruffalo... Attention, SPOILERS ! Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l'humanité. À la suite d'une de leurs interventions qui a causé d'importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision.
Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l'équipe : Steve Rogers reste attachéà sa liberté de s'engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d'autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement...
Autant l'annoncer sans ambages. Nonobstant certains apparats matois, les deux précédents Captain America (Captain America - First Avenger et Captain America - Le Soldat de l'Hiver) n'ont pas spécialement laissé des réminiscences indélébiles, loin de là... Mais au moins, ces deux premiers chapitres pouvaient escompter sur l'omniscience de son interprète principal, Chris Evans, totalement investi dans son personnage. Contre toute attente, ce nouveau chapitre "Marvel" embrasse un discours politique et idéologique. Captain America et son aéropage de guerroyeurs ne sont plus ces super-héros claniques de naguère. L'intérêt de Captain America - Civil War repose dans cette scission provoquée - bon gré mal gré - par les circonstances...
Mais toujours pour des circonstances toujours politiques...
Evidemment production Marvel oblige, cette susdite doxa politique n'est pas le principal apanage de ce blockbuster mutin. Ainsi, la première partie s'ingénie à poser une trame narrative plausible, avant de pétarader dans tous les sens lors d'une dernière heure en apothéose. Dommage car l'idée de cette scission, au sein des Avengers - reste une trame intéressante, presque captivante nonobstant ce traitement parcimonieux. Pour le reste, les thuriféraires de super-héros cagoulés seront en terrain connu et quasiment conquis... Un peu trop sans doute... Tant ce long-métrage s'approxime à une aventure lambda et finalement de transition. Il manque à ce blockbuster - certes tonitruant - un "bad guy" retors et charismatique. De surcroît, les enjeux sont finalement timorés à l'aune des belligérances, plutôt courtoises dans l'ensemble. Reste quelques fulgurations immanentes à ce genre de production opulente et plantureuse, de quoi faire avaler l'habile subterfuge à n'importe quel quidam... Mais pour combien de temps ?
Note : 11/20
Alice In Oliver