Genre : drame (interdit aux - 12 ans)
Année : 1989
Durée : 1h36
Synopsis : Tracey Thurman est transportée d'urgence à l'hôpital après qu'elle a été agressée physiquement par son ex-mari violent, Buck. Avec l’avocat Burton Weinstein et la sœur de la victime, ils discutent sur une poursuite civile contre son ex-mari et le service de police de Torrington pour ne pas l’avoir protégée…
La critique :
Selon le site Wikipédia, la violence conjugale est "une forme de violence exercée par un des conjoints sur l'autre, au sein d'un couple, s'inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales entre individus égaux. Elle s’exprime par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu'à la mort. Il peut s'agir d'un phénomène circonstanciel (violence situationnelle), mais aussi parfois d'un processus systémique et évolutif (terrorisme conjugal).
La violence conjugale est une forme de violence domestique ou violence familiale (violence qui touche également les autres personnes du foyer, en particulier les enfants du couple).
Ayant souvent lieu dans l'espace privé, elle n'est pas toujours repérée. De ce fait, certains chercheurs estiment que le « huis clos conjugal » est un « haut-lieu de violences ». Il s'agit d'un des facteurs majeurs de risque pour la santé des femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde" (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Violence_conjugale). Evidemment, cette chronique n'a pas pour velléité de procéder à une analyse de la violence conjugale. Mais, depuis quelques années, ce thème, pour le moins spinescent, est devenu le nouveau leitmotiv de la sphère médiatique. Certaines associations (en particulier féministes) ont carrément inventé le néologisme de "féminicide".
Evidemment, un tel sujet ne pouvait pas escarper bien longtemps au noble Septième Art. Dans cette rubrique, on trouve essentiellement des drames, souvent inspirés de faits réels.
Seul Invisible Man (Leigh Whannell, 2020) fait presque figure d'exception puisque ce film fantastique et d'épouvante aborde frontalement la violence conjugale. Les cinéphiles avisés n'omettront pas aussi de mentionner des oeuvres telles que L'un contre l'autre (Jan Bonny, 2008), Darling (Christine Carrière, 2006), Ne pas avaler (Gary Oldman, 1997), Les nuits avec mon ennemi (Joseph Ruben, 1991), Domestic Violence (Frederick Wiseman, 2001), Journal intime d'une femme mariée (Frank Perry, 1971), La Couleur Pourpre (Steven Spielberg, 1986), Jamais sans ma fille (Brian Gilbert, 1991), La Rupture (Claude Chabrol, 1970), ou encore Jusqu'à la Garde (Xavier Legrand, 2017) parmi les métrages notables et éventuellement notoires.
Vient également s'agréger Appel au secours, soit A Cry For Help dans l'idiome de Shakespeare, et réalisé par la diligence de Robert Markowitz en 1989.
Ce cinéaste américain s'est essentiellement polarisé sur le monde de la télévision via plusieurs téléfilms, notamment Trop jeune pour mourir (1990), Decoraton Day (1990), Because mommy works (1994), Pilotes de Choix (1995), The Pilot's Wife (2003), Word of Honnor (2003), ou encore Avenger (2006). On lui doit également plusieurs épisodes de séries télévisées, entre autres Delvecchio, Serpico et Histoires Fantastiques. A ce jour, A Cry for Help reste sans doute son téléfilm le plus proverbial. Pour l'anecdote superfétatoire, ce métrage s'inspire de faits réels, en particulier de l'histoire de Tracey Thurman. "Le 10 juin 1983, la jeune femme est attaquée, poignardée treize fois et presque tuée par mari. Une poursuite au civil s’est suivie du fait que la police municipale de Torrington dans le Connecticut avait ignoré de nombreux signes de violence familiale et négligemment rejeté toute ordonnance restrictive et que son ex-mari Charles "Buck" Thurman, Sr. avait frôlé l'interdiction d'entrer en contact de Tracey Thurman.
Avec cette poursuite déposée en 1984, la victime est la première femme aux États-Unis à poursuivre une ville et son service de police pour violation des droits civils, affirmant que la police avait complètement ignoré la violence conjugale, étant donné qu’elle était mariée à son agresseur. Elle a gagné une victoire de 2,3 millions de dollars pour la négligence des policiers" (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Appel_au_secours). Vous l'avez donc compris, supputé, voire subodoré. En abordant la violence conjugale via un fait divers, Appel au secours possède un solide potentiel. Mieux, le téléfilm est encensé par un présentateur de la chaîne NBC.
Ce dernier loue la performance de l'actrice principale, Nancy McKeon. Reste à savoir si A Cry for Help mérite autant de satisfécits et de dithyrambes.
Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... Hormis Nancy McKeon (déjà susdénommée dans ces lignes), la distribution de ce téléfilm se compose de Dale Midkiff, Graham Jarvis, Yvette Heyden, Terri Hanauer, Philip Baker Hall, David Wohl, David Ciminello et Priscilla Pointer. Attention, SPOILERS ! Tracey Thurman est transportée d'urgence à l'hôpital après qu'elle a été agressée physiquement par son ex-mari violent, Buck. Avec l’avocat Burton Weinstein et la sœur de la victime, ils discutent sur une poursuite civile contre son ex-mari et le service de police de Torrington pour ne pas l’avoir protégée… Certes, Appel au secours est un téléfilm.
Ce métrage n'a donc pas les mêmes velléités pécuniaires et artistiques qu'une oeuvre cinématographique. Il suffit de prendre l'oriflamme du téléfilm pour s'en rendre compte.
Cette affiche montre ostensiblement une femme plaquée contre le sol. En premier plan, c'est un époux - que l'on imagine violent - qui fait office de bourreau et de manipulateur hégémonique. Certes, Appel au secours peut au moins s'enorgueillir d'un sujet brûlant. A l'aune de cette production impécunieuse, on se demande comment Robert Markowitz a pu réaliser une oeuvre aussi indigente. En outre, A Cry For Help n'a pas usurpé son titre de "nanar patenté" ; un comble pour un drame qui traite - derechef - de la violence conjugale. Certes, ce téléfilm contient plusieurs saynètes assez virulentes. En l'occurrence, l'interdiction aux moins de 12 ans est totalement justifiée.
Tracey Thurman est tantôt narguée, rabrouée, giflée, cognée et rudoyée... Jusque l'inévitable... Lors d'une ixième incartade, la jeune femme est carrément poignardée et piétinée par son époux acariâtre.
Seul souci et pas des moindres, Robert Markowitz aborde le sujet de la violence conjugale comme une sorte de saligaud, voire de sycophante. Si le téléfilm est inspiré (bis repetita) d'une histoire vraie, il est fort peu probable que la jeune femme ait été transportée jusque l'ambulance par les pieds, surtout avec deux jambes fracassées. Si la violence est omniprésente, A Cry for Help s'ingénie à amalgamer les saynètes ridicules, racoleuses et archétypales. Mention spéciale à Dale Midkiff dans le rôle du mari violent. Le jeu de l'acteur consiste à persiffler et à hurler à tue-tête durant la quasi intégralité du téléfilm. Pendant presque une heure et demie, c'est assez assourdissant !
Mais rien que pour la performance crasse du comédien, A Cry for Help justifie son visionnage. Mais Appel au secours franchit encore un palier supplémentaire dans l'indécence lorsqu'il se polarise sur la partie "tribunal". Cette seconde segmentation s'échelonne sur une durée de 3 ou 4 minutes, chronomètre en main ! Le procès du mari ne semble pas être le principal apanage de Robert Marowitz. Aux yeux du cinéaste, tous les hommes sont des rustres et des malotrus, sans exception. Viennent également s'agréger des dialogues funambulesques, ainsi qu'un doublage en français au mieux approximatif. Quant à Nancy McKeon, la performance de l'actrice m'a laissé plutôt dubitatif...
Bref, nonobstant un sujet grave et pourtant passionnant, Appel au Secours accumule toutes les carences et tous les impondérables pour se caser - bon gré mal gré - parmi les nanars avariés.
Côte : Nanar
Alice In Oliver