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Les Poings Contre les Murs (L'uppercut sera frontal)

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poings contre les murs

Genre : drame (interdit aux - 12 ans avec avertissement)

Année : 2014

Durée : 1h46

 

Synopsis : Eric est un jeune délinquant violent prématurément jeté dans le monde sinistre d’une prison pour adultes. Alors qu’il lutte pour s’affirmer face aux surveillants et aux autres détenus, il doit également se mesurer à son propre père, Nev, un homme qui a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Eric, avec d’autres prisonniers, apprend à vaincre sa rage et découvre de nouvelles règles de survie, mais certaines forces sont à l’œuvre et menacent de le détruire... 

 

La critique :

L'univers carcéral continue toujours de passionner et de galvaniser le noble Septième Art. En outre, il faut se rendre sur le site SensCritique et en particulier sur le lien suivant : https://www.senscritique.com/liste/Les_30_Meilleurs_Films_sur_l_univers_carceral_la_prison_la_t/660968 pour glaner et déceler la liste des trente meilleurs films sur le monde pénitentiaire. Ce registre cinématographique côtoie tantôt la romance, tantôt la dramaturgie humaine, parfois le fantastique et même occasionnellement l'épouvante.
Les thuriféraires du genre n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Les Evadés (Frank Darabont, 1994), Un Prophète (Jacques Audiard, 2009), Midnight Express (Alan Parker, 1978), L'évadé d'Alcatraz (Don Siegel, 1979), La Grande Evasion (John Sturges, 1963), ou encore Papillon (Franklin J. Schaffner, 1973) parmi les classiques somptuaires et sérénissimes.

Vient également s'additionner Les poings contre les murs, réalisé par la diligence de David Mackenzie en 2014. La carrière cinématographique du metteur en scène britannique démarre vers le milieu des années 1990 via plusieurs courts-métrages, notamment Dirty Diamonds (1994), California Sunshine (1997), ou encore Marcie's Dowry (1999), par ailleurs inconnus au bataillon et inédits dans nos contrées hexagonales. Vers l'orée des années 2000, David Mackenzie signe son tout premier long-métrage, The last great wilderness (2002).
A postériori, David Mackenzie enchaînera avec Young Adam (2003), Asylum (2005), My name is Hallam Foe (2008), Toy Boy (2009), Perfect Sense (2010), Rock'n'Love (2011), Comancheria (2016) et Outlaw King : le Roi hors-la-loi (2018).  

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En l'occurrence, le cinéaste britannique se montre à la fois fructueux et éclectique. En l'espace d'une quinzaine d'années, David Mackenzie peut s'enorgueillir d'une réputation plutôt flatteuse auprès des critiques et des cinéphiles avisés. Toutefois, à ce jour, il manque encore à ce réalisateur une oeuvre proéminente et majeure... A l'exception peut-être de Les Poings contre les Murs, soit le film qui nous intéresse aujourd'hui. A ce jour, Les Poings contre les Murs reste sans doute le long-métrage le plus proverbial du cinéaste britannique. Si le film n'a pas forcément bénéficié d'une large promotion dans les salles, il a pu néanmoins s'illustrer dans divers festivals.
Sur ces entrefaites, Les Poings contre les Murs s'arroge toute une pléiade de récompenses, notamment le prix du jury lors du festival européen des Arcs, le "National Board of review Awards", ou encore le prix du cinéma européen (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Poings_contre_les_murs).

Corrélativement, les critiques sont unanimes et se montrent extrêmement dithyrambiques. Certains cinéphiles avisés évoquent carrément un uppercut frontal et viscéral, un peu à l'instar d'un Midnight Express. Reste à savoir si Les Poings contre les Murs mérite - ou non - de telles flagorneries. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Pour l'anecdote superfétatoire, le scénario du film est griffonné par les soins de Jonathan Asser et se base sur sa propre expérience en tant que psychologue carcéral, notamment dans l'un des pénitenciers les plus virulents de l'empire britannique, à savoir la prison de Wandsworth. 
La distribution du film se compose de Jack O'Connell, Rupert Friend, Ben Mendelsohn, Sam Spruell, Anthony Welsh, Peter Ferdinando, Raphael Sowole et Sian Breckin.

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Attention, SPOILERS ! Eric est un jeune délinquant violent prématurément jeté dans le monde sinistre d’une prison pour adultes. Alors qu’il lutte pour s’affirmer face aux surveillants et aux autres détenus, il doit également se mesurer à son propre père, Nev, un homme qui a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Eric, avec d’autres prisonniers, apprend à vaincre sa rage et découvre de nouvelles règles de survie, mais certaines forces sont à l’œuvre et menacent de le détruire... A l'instar des derniers drames carcéraux en date, tout du moins les plus mémorables (on songe notamment àDog Pound, Une prière avant l'aube, ou encore àUn Prophète), Les Poings contre les Murs se veut à la fois réaliste, nihiliste et brut de décoffrage.
Sur ce dernier point, Les Poings contre les Murs remplit doctement son office.

Le long-métrage peut en effet escompter sur l'érudition et l'omniscience de son metteur en scène, très en verve pour l'occasion. Pourtant, sur la forme, Les Poings contre les Murs s'approxime à une sorte de remake officieux de Scum (Alan Clarke, 1980), probablement l'un des meilleurs films du genre, et qui reste (hélas...) méconnu du grand public. Pour souvenance, Dog Pound (Kim Shapiron, 2010) avait déjà psalmodié le superbe film d'Alan Clarke, toutefois avec un peu moins d'entregent et de subtilité. A l'instar de Scum en son temps, Les Poings contre les Murs nous plonge au sein d'un système codifié et régenté par les gangs.
En l'occurrence, le directeur et ses garde-chiourmes potentats sont les complices béats de ces susdits renégats.

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En outre, l'intérêt de Les Poings contre les Murs se situe ailleurs. Visiblement, David Mackenzie sait qu'il mime à satiété d'autres classiques voluptuaires. C'est probablement pour cette raison que le cinéaste opte pour cette relation père-fils qui se délite, se réconforte ou s'invective à l'aune des inimitiés ambiantes. Le duo formé par Jack O’Connell et Ben Mendelsohn fonctionne à merveille et avec beaucoup de solennité. Indiscutablement, David Mackenzie sait magnifier ses acteurs, ainsi que le reste de son casting qu'il diligente avec une rare perfection. Le film du réalisateur britannique se heurte sans cesse à ce système retors et gangrénéà la fois par la violence et la loi du plus fort.
A l'instar d'Un Prophète et de Dog Pound (bis repetita...), Les Poings contre les Murs opte pour une réalisation en forme de documentaire. Matois, David Mackenzie filme son héros de dos et décide de se polariser sur la psyché de l'adulescent atrabilaire. A fortiori, le jeune individu est un bloc de glace, une sorte de bête féroce prêt à bondir de sa cage. Une hérésie... 
A contrario, il se dégage de ce long-métrage un vrai discours humaniste, nonobstant certains événements capillotractés. Non, Les Poings contre les Murs ne réitère pas le choc frontal de Scum (toujours la même antienne), mais il reste (et demeure) un bon drame carcéral.

 

Note : 14/20

 

sparklehorse2 Alice In Oliver


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