Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 1987
Durée : 1h35
Synopsis : Le terrifiant Freddy Krueger revient hanter les nuits des adolescents, jusqu'à ce que le docteur Nancy Thompson, qui fut jadis sa victime, engage le combat.
La critique :
Comme une évidence. Si le second chapitre, La Revanche de Freddy (Jack Sholder, 1986), a de nouveau remporté un énorme succès au box-office, le long-métrage a unanimement désappointé la presse et les fans de la première heure. La raison ? Le film de Jack Sholder transgresse les préceptes établis par Wes Craven dans Les Griffes de la Nuit (1984), un slasher populaire aux Etats-Unis grâce ou à cause (vous choisirez...) de son croquemitaire au visage chenu et lacéré.
Surtout, La Revanche de Freddy surprenait par ses choix et ses séquences horrifiques, notamment par l'apparition de sa créature dans notre réalité contemporaine. Ensuite, le long-métrage se distingue par sa consonance homosexuelle et sadomasochiste. Les fans supplient Wes Craven de revenir derrière la caméra mais le cinéaste est déjà sur d'autres projets.
Freddy - Chapitre 3 : Les Griffes du Cauchemar est donc confié aux soins de Chuck Russell en 1987. Toutefois, Wes Craven, soucieux de la qualité du film, participe à l'écriture du scénario, avec la collaboration de Frank Darabont et Bruce Wagner. En outre, Les Griffes du Cauchemar est le tout premier long-métrage de Chuck Russell, mais le trublion est un fan de comics, du cinéma bis et évidemment des grands classiques de l'épouvante. En tant que producteur, Chuck Russell a déjà participéà la conception de Dreamscape (Joseph Ruben, 1984), un film de science-fiction qui influencera, bien des années plus tard, le script d'Inception (Christopher Nolan, 2010).
Pour ce troisième épisode, Chuck Russell est sommé par les fans de retrouver la nonchalance et l'irrévérence du premier opus.
En l'occurrence, hormis le premier volet, Les Griffes du Cauchemar est souvent considéré comme le meilleur film de la franchise. Reste à savoir si le long-métrage mérite un tel panégyrisme. Réponse dans les lignes à venir... La distribution du film réunit Heather Langenkamp qui effectue son grand retour, Craig Wasson, Patricia Arquette, Robert England, Ken Sagoes, Rodney Eastman, Jennifer Rubin, Laurence Fishburne et John Saxon.
Le scénario de ce troisième volet est plutôt laconique et se résume en une seule petite ligne. Attention, SPOILERS ! Le terrifiant Freddy Krueger revient hanter les nuits des adolescents, jusqu'à ce que le docteur Nancy Thompson, qui fut jadis sa victime, engage le combat.
Après La Revanche de Freddy qui, encore une fois, a déçu les fans du premier chapitre, Les Griffes du Cauchemar a donc pour vocation de renouveler avec les fondamentaux du premier film. Premier constat, le long-métrage élude toute référence àLa Revanche de Freddy, comme si le deuxième volet n'avait jamais existé. L'objectif est clairement de flagorner le grand public via un slasher prépubère et destinéà séduire (principalement) les adolescents en manque de sensations fortes.
On retrouve donc Nancy Thompson (Heather Langenkamp) l'héroïne et par ailleurs la seule survivante du premier. A l'instar de son modèle, Les Griffes de la Nuitélude prestemment le petit univers étriqué des adultes. Mieux, le film opère une véritable dichotomie entre un monde rationnel (encore une fois celui des adultes) et l'univers juvénile emprunt par le rêve.
Hélas, l'activité onirique va bientôt se transmuter en cauchemar sous les griffes acérées de Freddy Krueger, très en forme pour l'occasion. Les Griffes de la Nuit est aussi un chapitre ambitieux puisqu'il propose carrément de sonder les fantasmagories des divers protagonistes pour mieux appréhender le croquemitaine. De facto, Les Griffes du Cauchemar a une vraie consonance psychanalytique et freudienne en proposant une nouvelle interprétation des rêves.
Chuck Russell se focalise presque essentiellement sur l'activité onirique et sur la façon dont le croquemitaine griffu s'immisce dans l'imaginaire pour mieux torturer ses victimes. Sur ce dernier point, Chuck Russell se permet tous les excès, notamment à travers l'apparition de Freddy dans un poste de télévision, provoquant ainsi la mort atroce d'une jeune éphèbe.
On relève ici et là plusieurs séquences de frousse et d'effroi solidement troussées. Ainsi, Freddy Krueger préfigure cette terreur de jadis. En outre, le long-métrage donne davantage de détails sur les origines du boogeyman. A contrario, d'autres saynètes confinent parfois au ridicule. C'est par exemple le cas lorsque les divers protagonistes se découvrent des pouvoirs de magicien, de médium ou de rock star revancharde dans le monde du rêve. Pour ce qui est de l'analyse freudienne et psychopathologique, Chuck Russell est prié de réviser sa copie ! De surcroît, la trame scénaristique reste assez prévisible.
C'est à peine si on ne devine pas dans quel ordre les personnages vont être décimés. Aussi sera-t-il nécessaire de visionner Les Griffes du Cauchemar pour ce qu'il est : une série B horrifique tout à fait correcte et recommandable qui réconciliera, à coup sûr, les fans invétérés du premier chapitre. C'est déjà pas mal !
Note : 12.5/20