Année: 1977 (interdit aux - 12 ans)
Genre : Horreur
Durée : 89 minutes
L'histoire : Dora revient dans la maison où elle vivait avec son ex-mari décédé du nom de Carlo pour y vivre avec sa nouvelle famille lorsqu'elle est soudain victime d'étranges hallucinations…
La critique :
Nous sommes à la fin des années 1970 et le cinéaste Italien Mario Bava est dans une mauvaise passe. En effet, ses longs-métrages ne fonctionnent plus au niveau du public, notamment La Baie Sanglante qui sera un cinglant échec en 1971. Pour ne rien arranger, l'homme se remet difficilement du cauchemar vécu avec le film Lisa Et Le Diable, remonté et retitré par son producteur pour en faire une oeuvre surfant sur la vague du satanisme et en vogue depuis le succès de L'Exorciste de William Friedkin.
Désormais, le style baroque et gothique de Mario Bava est jugé ringard, le public préférant un style horrifique plus "réaliste". C'est dans ces conditions que le cinéaste tourne un de ses derniers longs-métrages, Shock, rebaptisé parfois chez nous Les Démons De la Nuit.
Pour l'anecdote, une rumeur voudrait que ce soit Lamberto Bava, fils du réalisateur Italien et assistant sur cet ultime ouvrage de son père, qui ait finalement réalisé le film, vu l'état de santé déplorable de son géniteur (toujours selon la rumeur). Pourtant, une chose est certaines. Dès les premières minutes du film, Shock est bel et bien un film de Mario Bava, avec une pincée de Dario Argento de la grande époque. Daria Nicolodi (complice et épouse de Dario Argento, justement) y incarne Dora, une jeune femme qui revient s'installer avec son fils, Marco, et son nouveau compagnon, Bruno, dans la demeure où elle-même a vécu sept années auparavant jusqu'au suicide de son ancien compagnon, scène à laquelle elle a assistée. D'ailleurs, le petit garçon est issu de cette union.
Dès les premières minutes dans cet endroit, l'ambiance devient menacante avec Marco qui commence à adopter un comportement mystérieux et ambigu à l'égard de sa mère (il la regarde dormir en lui caressant les cheveux ou se met sur elle dans une position semblable à un coït), voire franchement dangereux (notamment dans la cuisine où il lui dit qu'elle doit mourir). Comme si ca ne suffisait pas, Dora est victime d'hallucinations macabres dans lesquelles son ancien compagnon lui apparaît.
La jeune femme se sent devenir folle devant tout ces évènements. Une chose est certaine pour Dora, l'esprit de son premier amant est toujours présent et réclame vengeance pour une mort n'ayant que l'apparence du suicide. C'est sur cette histoire classique (écrite par Dardano Sachetti, complice de Lucio Fulci) et pas totalement crédible que Mario Bava nous éclabousse de son génie.
Car il faut bien le dire, Shock fait peur et garde, de la première à la dernière scène, un climat étouffant et inconfortable. Comme à son habitude, Mario Bava minimise ses effets et joue par petite touche pour instaurer la surprise et le frisson. Shock devient une compilation de scènes dérangeantes, comme ces visions qu'a Dora où son ancien compagnon lui apparaît, le visage caché et tendant une lame aiguisée. L'attitude de Marco (dont j'ai déjà parlé) renforce ce climat jusqu'à la dernière image, entretenant encore plus un suspense à couteaux tirés !
Cet ultime long-métrage de Mario Bava rèste une oeuvre choc, dérangeante et assez unique, y compris dans un genre codifié comme celui des maisons hantées. Une rareté à redecouvrir.
Note : 18.5/20
Titi