Genre : fantastique
Année : 1962
Durée : 25 minutes environ
Synopsis : Somerset Frisby, un épicier, agace tout le monde parce qu'il ment sans cesse et se fait passer pour un superhéros en inventant des exploits dans tous les domaines possibles. Le soir, tandis qu'il ferme sa boutique après avoir fait le plein de la voiture de deux clients, il est capturé et emmené dans un vaisseau extraterrestre. Là, il reconnaît ses clients, en réalité des aliens, qui lui avouent qu'ils sont très impressionnés par lui et ses connaissances phénoménales. Ils veulent l'emmener de force sur leur planète où ils collectionnent des spécimens hors du commun venus de différentes planètes.
La critique :
Est-il encore nécessaire de présenter La Quatrième Dimension - aka The Twilight Zone (dans la langue de Shakespeare) - cette célèbre série télévisée américaine qui a connu un succès triomphal entre 1959 et 1964, soit cinq saisons au total et comprenant 138 épisodes ? A la lisière entre la science-fiction et le fantastique, La Quatrième Dimension propose à chaque fois un épisode différent et présenté par Rod Serling, à la fois le créateur et le narrateur de la série.
Aujourd'hui, le blog Cinéma Choc vous propose une critique et une analyse de Le Menteur, soit le trentième épisode de la saison 3. Pour le scénario de ce nouvel épisode, Rod Serling s'adjoint les services et l'érudition de Frederick Louis Fox. Lamont Johnson assure la réalisation.
Ce cinéaste s'est surtout illustré dans l'univers de la série télévisée. On lui doit notamment L'homme à la carabine (1958), Les Accusés (1961), Les Règles du Jeu (1968), ou encore Le jeune Docteur Kildare (1961). Mais revenons à l'épisode Le Menteur (Hocus-Pocus and Frisby de son titre original). La distribution de cet 95e épisode réunit Andy Devine, Milton Selzer, Peter Brocco, Dabbs Greer et Howard McNear. Attention, SPOILERS !
(1) Somerset Frisby, un épicier, agace tout le monde parce qu'il ment sans cesse et se fait passer pour un superhéros en inventant des exploits dans tous les domaines possibles. Le soir, tandis qu'il ferme sa boutique après avoir fait le plein de la voiture de deux clients, il est capturé et emmené dans un vaisseau extraterrestre.
Là, il reconnaît ses clients, en réalité des aliens, qui lui avouent qu'ils sont très impressionnés par lui et ses connaissances phénoménales. Ils veulent l'emmener de force sur leur planète où ils collectionnent des spécimens hors du commun venus de différentes planètes. Frisby avoue qu'il est un menteur qui a inventé ses exploits, mais les aliens ne comprennent pas le sens du mot « mensonge » et ne renoncent pas à leur projet (1). Pour ce trentième épisode de la saison 3, Rod Serling joue les philosophes aguerris. En outre, le créateur de The Twilight Zone nous propose un débat sur le mensonge à travers un personnage fort en gueule, un certain Somerset Frisby.
Pompiste et épicier de son état, ce quinquagénaire bedonnant passe la plupart de son temps à raconter des sornettes à ses clients d'infortune.
Heureusement, ces derniers font preuve de magnanimité et de prodigalité, écoutant doctement les affabulations de Frisby. En l'occurrence, ce vulgaire quidam, pur produit de l'Oncle Sam et de l'Amérique des "WASP", ne tarit pas d'éloges sur son compte. Si l'on se rapporte aux divagations de ce mythomane impénitent, Somerset Frisby a conduit vers la victoire les troupes américaines contre l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale, a construit plusieurs modèles d'automobiles pour la Ford Motor Company et peut même prédire la pluie et le beau temps en scrutant le ciel et ses myriades de cumulus ningus. Evidemment, de telles hâbleries ont le mérite de provoquer l'hilarité et l'extatisme de ses nombreux comparses. Narquois, ces derniers ne sont pas dupes des jobardises de l'intéressé, au grand dam de Somerset Frisby.
Mais l'homme ventripotent n'en a cure, s'échinant à raconter quotidiennement ses rodomontades. Pour Rod Serling, le mensonge présente plusieurs avantages. Tout d'abord, il permet à l'individu de modeler son existence, même factice, de pouvoir mettre en scène une histoire et surtout de contourner le réel. De surcroît, le mensonge, quand il devient pathologique (mythomanie), permet de faire le grand écart entre le naturel et l'artificiel. Ce qui revient, in fine, à définir la différence entre le normal et le pathologique. Ainsi, le mensonge peut se fourvoyer à la réalité et vice versa.
Le mensonge est donc consubstanciel à la condition humaine. Et c'est cette douloureuse expérience que va apprendre à ses dépens M. Frisby... dans la quatrième dimension ! Ainsi, ses boniments vont l'amener à croiser la route de deux individus énigmatiques.
Ingénus, ces derniers ignorent la signification et les propres roueries d'un mensonge. Ce qui conduit Somerset Frisby à l'intérieur d'une soucoupe volante ! Nos deux hommes étranges sont donc des extraterrestres qui ont quitté une planète exsangue et menacée d'annihilation. Qu'à cela ne tienne, les connaissances faramineuses et l'omniscience de M. Frisby devraient permettre aux aliens de sauver leur monde. C'est par un habile stratagème, pour le moins incongru (un harmonica), que Frisby va pouvoir échapper aux vils desseins de nos êtres anthropomorphiques.
Ce bref détour par la quatrième dimension va permettre à l'épicier corpulent de regagner son office sous le regard hébété et les railleries de ses amis. Evidemment, une telle escapade n'est possible que dans la quatrième dimension... Personnellement, j'avoue avoir une affection particulière pour cet épisode fantasque qui a sans doute inspiré (en partie) le final de Mars Attacks ! (Tim Burton, 1996).
Note : 15.5/20
(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_3_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_30_:_Le_Menteur