Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2006
Durée : 1h30
Synopsis : Kristel Lodema, une jeune étudiante dotée de pouvoirs, se retrouve, avec une bande d'amis, coincée dans un ascenceur d'une mine désaffectée alors qu'elle venait chercher un manuscrit ayant appartenu à son père.
La critique :
Il faut remonter aux années 1920 pour voir le cinéma horrifique allemand triompher dans son pays et s'exporter au-delà d'outre-Rhin. C'est dans ce contexte que Le Cabinet du Docteur Caligari (Robert Wiene, 1922), Faust (Friedrich Wilhelm Murnau, 1926) et Nosferatu, le vampire (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922) s'octroient le statut de classiques du cinéma d'épouvante.
Par la suite, il faudra patienter jusqu'aux années 1980 pour que le cinéma d'horreur allemand se spécialise dans le gore et le trash, avec toute une pléthore de pellicules extrêmes et sanguinolentes. La saga Violent Shit, le diptyque Nekromantik et Schramm (Jorg Buttgereit, 1993), pour ne citer que ceux-là, marquent durablement les persistances rétiniennes. A tel point qu'ils sont soumis au diktat de la censure.
Parallèlement, d'autres séries B horrifiques notoires parviennent à s'imposer et à s'exporter en dehors de leurs frontières, tout du moins, à obtenir une sortie discrète en vidéo. C'est par exemple le cas d'Anatomie (Stefan Ruzowitzky, 2001) et de Creep (Christopher Smith, 2005). Vient également s'ajouter Slaughter Night, réalisé par Edwin Visser et Frank Van Geloven en 2006.
En outre, le long-métrage est une production belge et allemande qui vient renâcler du côté de The Descent (Neil Marshall, 2006), sans en posséder la fougue ni l'irrévérence. Inutile de mentionner le casting, à moins que vous connaissiez les noms de Victoria Koblenko, Kurt Rogiers, Steve Hooi, Linda Van Der Steen et Serge-Henri Valcke, mais j'en doute. En l'occurrence, le scénario est à la fois basique et lapidaire.
Il se résume en une seule petite ligne. Attention, SPOILERS ! Kristel Lodema, une jeune étudiante dotée de pouvoirs, se retrouve, avec une bande d'amis, coincée dans un ascenceur d'une mine désaffectée alors qu'elle venait chercher un manuscrit ayant appartenu à son père. Visiblement, Edwin Visser et Frank Van Geloven possèdent de solides références.
Biberonnés aux séries B horrifiques de jadis, principalement Evil Dead (Sam Raimi, 1981) et Démons (Lamberto Bava, 1985), Edwin Visser et Frank Van Geloven tentent d'appliquer à la lettre la formule de ses augustes devanciers. Toutefois, contrairement au film de Sam Raimi, Slaughter Night se veut résolument nihiliste et d'une sériositéà toute épreuve. Inutile de rechercher ici la moindre once de gaudriole ou d'humour noir.
Dans sa première partie, pour le moins fastidieuse, le long-métrage s'ingénie à planter le décor et ses divers protagonistes. Seule l'héroïne principale, Kristen Lodema, présente un simulacre d'intérêt. Nantie de pouvoirs télépathiques (je renvoie au synopsis), la jeune femme est inlassablement poursuivie par le spectre de son partriarche et les réminiscences de son passé. Une fois dans la mine, l'étudiante voit ces vieux souvenirs rejaillir à la surface. Mais l'étudiante et ses comparses ne sont pas seuls.
Ca ne vous rappelle pas un peu... beaucoup... énormément le scénario de The Descent ? Toujours est-il qu'un esprit démoniaque et comminatoire ne tarde pas à se manifester et à transformer nos aventuriers en créatures voraces et carnassières. Il est donc à la fois question de fantômes, de présences méphistophéliques, d'une héroïne affublée de dons de médiumnité et de magie noire, le tout corseté sur une petite heure et demie de bobine.
Hélas, Edwin Visser et Frank Van Geloven ne possèdent pas l'érudition d'un Sam Raimi ou d'un Neil Marshall. En revanche, un certain effort a été déployé au niveaux des maquillages, des effets spéciaux et donc des séquences horrifiques. Les amateurs de sensations fortes et en particulier ceux qui sont peu exigeants en termes de qualité cinématographique apprécieront peut-être cette petite série B sans prétention. Edwin Visser et Frank Van Geloven se montrent plutôt magnanimes en termes de saynètes gore et peu ragoûtantes. Malheureusement, Slaughter Night, soit SL8N8 de son titre original, ne parvient guère à convaincre sur sa courte durée, la faute à un scénario exsangue et à des personnages stéréotypés.
Bref, une série B gore et horrifique plus ou moins fréquentable, à condition de fermer les yeux sur son inanité, ses nombreuses ellipses et ses incohérences. Chronique courte aujourd'hui mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.
Note : 09/20