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Deep Throat - Gorge Profonde (Petit dérangement anatomique)

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Genre : Pornographie, comédie (interdit aux - 18 ans)

Année : 1972

Durée : 1h01

 

Synopsis :

Une jeune femme, Linda, consulte un médecin pour lui faire part de ses difficultés à atteindre l'extase lors des rapports sexuels. Après examen, celui-ci l’informe que sa frigidité s’explique par le fait que son clitoris n’est pas localisé là où il devrait être mais au fond de sa gorge. Dès lors, le remède qu'il prescrit est simple puisqu’il lui suffira d'avoir des rapports buccaux en suçant toute la longueur d'un sexe masculin pour atteindre la satisfaction ultime.

 

La critique :

Attention, là j'ai décidé de m'octroyer un petit plaisir en ces temps douloureux d'examens avec une chronique d'un film pornographique pour changer un peu, bien que je m'y suis attelé auparavant avec le très médiocre Unwilling Lovers. Qu'à cela ne tienne, je pensais que le genre pornographique était inintéressant mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et, en l'occurrence, ce petit moyen-métrage a brisé ce stéréotype trop facile que j'avais. Bienvenue pour la chronique d'une petite douceur du nom de Deep Throat, ou Gorge Profonde en français, réalisé par Gerard Damiano, un titre particulièrement plaisant pour la gente masculine ! De fait, le film cherche à se distinguer radicalement de l'industrie peu développée de ce genre en étant l'un des premiers à inclure un scénario, un développement des personnages et des normes de production relativement élevées.
Plus encore, c'est lui qui lanca l'avènement du porno chic bien que le film soit interdit dans certaines régions et soit l'objet de procès pour obscénités.

Vous l'avez compris, ce film a un parfum teinté de scandale. Il faut dire qu'il propulsa la vedette principale, Linda Lovelace, au premier plan de l'actualité en la consacrant comme la première star de ce genre très controverséà l'époque. Comprenez bien que Damiano jeta une véritable bombe dans le monde cinématographique à tel point qu'il eut des répercussions sociales considérables en participant à la libération des moeurs. Non content d'être entré dans l'histoire, il se classe parmi les plus grandes réussites de l'industrie américaine (25 000$ de coût pour 600 millions de dollar de bénéfice, quand même). Anecdote amusante : l'actrice a dû subir un entraînement pour avaler entièrement un pénis et on dénombrera plusieurs cas d'hospitalisation de femmes victimes de "viols de la gorge", leur petit ami ayant voulu réitérer les exploits de la première star du X.
Après cette introduction plutôt émoustillante, il est l'heure de passer à la critique.

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ATTENTION SPOILERS : Une jeune femme, Linda, consulte un médecin pour lui faire part de ses difficultés à atteindre l'extase lors des rapports sexuels. Après examen, celui-ci l’informe que sa frigidité s’explique par le fait que son clitoris n’est pas localisé là où il devrait être mais au fond de sa gorge. Dès lors, le remède qu'il prescrit est simple puisqu’il lui suffira d'avoir des rapports buccaux en suçant toute la longueur d'un sexe masculin pour atteindre la satisfaction ultime. Et il s’empresse de le lui démontrer en lui donnant son propre organe à sucer. Reconnaissante, Linda se propose pour être sa compagne mais le docteur refuse, car il est déjà fiancéà sa propre infirmière.
Il lui offre toutefois un rôle de thérapeute auprès de ses patients, incluant la fellation, la pénétration vaginale et la sodomie.

En clair, tout un programme et le pire est que la recette fonctionne, pas seulement bien mais plus que bien. Indiscutablement, Deep Throat est le genre de film que l'on ne peut qu'aimer tant il transpire l'insouciance et la sincérité qui font de cette oeuvre, quelque chose d'attachant et de plaisant. On est à des kilomètres de la pornographie actuelle sans scénario, où les artifices à coup de 3 litres de sperme déversés et de femmes fontaines dont la puissance du jet n'a rien à envier aux karcher de chantier, sont mis en avant sans la moindre retenue, où il n'y a aucune réjouissance dans l'acte.
En d'autres terme, Gorge Profonde ne joue pas dans cette catégorie et est respectueux tant envers le sexe masculin que féminin. Il n'y a aucune vulgarité apparente se dégageant du court-métrage, aucune volonté de rassasier le public au point qu'il soit noyé dans le sperme et les sécrétions vaginales. Tout sonne naturel dans les actes, relativement basiques ( diverses positions de pénétrations vaginales, cunnilingus, fellation, sodomie) et les orgasmes et c'est très bien.

Bien évidemment, l'attraction inévitable au récit s'explique aussi par le fait d'un scénario complètement crétin, à la limite de se demander si le réalisateur a tout qui fonctionne correctement dans sa cervelle, mais qui fonctionne à merveille. L'idée est géniale. C'est débile et on adore, et on en veut encore, et on est déçu de voir que les 61 minutes de bobine sont passées beaucoup trop vite. Inutile de rechercher une quelconque forme de complexité scénaristique vu que tout vole à vitesse Mach 2 et que l'on est vite dans le vif du sujet, si je peux dire. Pourtant, le développement scénaristique est correcte et logique, ne s'embarrasse pas de détails qui boufferaient son objectif premier mais il raconte bien la chose et toujours avec humour. Un humour qui fait mouche, je précise.

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Au niveau de la mise en scène, c'est un petit régal. Certes, on sent bien cette ambiance de film clandestin qui rôde dans un aura scintillant tout autour du récit qui fait que l'on obtient une image granuleuse et loin du "chic" mais pour autant, il y a de l'idée. Le scénario en est aussi un bon exemple mais la qualité de la photographie constituée de plans toujours bien ajustés et de cadrages nous faisant bien tout voir en détail, est un bon exemple également. Pour autant, Gorge Profonde n'est pas aussi voyeuriste qu'on pourrait le penser et ne filme pas tant que ça en gros plan les actes de pénétration.
Plus encore, on sera ébloui auditivement par la qualité de la bande sonore durant les actes sexuels, apportant une touche sensuelle au film, en plus de nous faire sourire. Mieux encore, la performance de Linda Lovelace est assez exemplaire dans le rôle de cette cruche à l'anatomie douteuse dont on salue les performances impressionnantes de gober un phallus entier. On soupçonne les acteurs masculins d'avoir eu probablement l'un des plus beaux jours de leur vie. Il faut le dire, malgré un style vintage, elle se montre vraiment charmante et ne sombre jamais dans la vulgarité. L'innocence se lit sur le visage de tous les acteurs et c'est ce qui rend ce film si beau et si léger à regarder.

En conclusion, Gorge Profonde est de loin le film porno qui m'aura le plus fasciné actuellement. S'enorgueillant d'une réputation controversée et d'une importance considérable tant dans le X que dans le cinéma américain global, on a là une oeuvre délicieuse au charme réel empli de sincérité, d'innocence et de légèreté. Le moyen-métrage est touchant dans son approche et on sent que le plaisir tant physique que sur le lieu du tournage a dûêtre agréable.
Jamais vulgaire, jamais racoleur ou putassier, Gorge Profonde apporte une touche de sensualité dans le circuit pornographique traditionnel absolument lamentable de médiocrité. Nanti d'un scénario tout simplement génial et de séquences sexuelles mémorables avec cette petite touche musicale procurant un supplément de charme aux pratiques, je peux décemment dire que ce petit film est l'un des seuls porno dignes de ce nom et que le porno chic est vraiment le seul digne d'intérêt en ce bas monde.

 

Note :17/20


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