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Suicide Club (Le suicide nippon)

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suicide club

 

Genre: drame, inclassable, horreur (interdit aux - 16 ans)
Année: 2002
Durée: 1h39

L'histoire : 54 lycéennes se jettent simultanément sous une rame du métro, considéré comme un "fait divers", il s'agit en réalité d'une vague de suicides qui va se répandre à vive allure dans tout le pays. Kuroda, un détective est chargé de l'enquête.  

La critique :

Ecrivain, poète, réalisateur et scénariste japonais, Sion Sono connaîtra la gloire et la notoriété en dehors de ses frontières au début des années 2000 avec Suicide Club (2002). Par la suite, le cinéaste parviendra à imposer son style, souvent mélancolique et pessimiste, avec Love Exposure, Cold Fish et Noriko's Dinner Table. Pourtant, la carrière cinématographique de Sion Sono débute dès le milieu des années 1980. Mais il faudra patienter jusqu'en 2002, avec la sortie de Suicide Club, pour que le réalisateur se révèle enfin au grand public. A l'époque, Sion Sono séjourne à San Francisco.
En plein marasme, l'artiste aux multiples facettes s'ennuie de son pays et grifonne les premières lignes d'un roman, Jisatsu Sâkuru, qui va devenir (par la suite) le scénario de Suicide Club.

Quelques mois après la sortie du long-métrage, Sion Sono écrit un nouvel opuscule, Suicide Circle : The Complete Edition, qui s'inscrit dans la continuité de Suicide Club et destinéàéclairer les zones d'ombre du film. Projeté dans différents festivals, le long-métrage interroge le public et les critiques désarçonnés par cette oeuvre pessimiste, fuligineuse et presque expérimentale, située à mille lieux des grosses productions actuelles. Parallèlement, Suicide Club devient le nouveau film choc et phénomène. 
Sur la Toile, de nombreux cinéphiles jubilent et exaltent les qualités du long-métrage. Attention, SPOILERS ! 54 lycéennes se jetant sous les roues du métro de Tokyo, un site internet prophétisant des suicides collectifs, un ruban constitué de plusieurs centaines de carrés de peau humaine retrouvé par la police, un girls band de jeunes adolescentes chantant une pop aux paroles très ambiguës…

Suicide-Club

Quel vent de folie souffle sur la capitale japonaise ? L’inspecteur Kuroda et son équipe vont tenter de trouver une réponse à cette vague insensée de suicides et de mystères. Premier constat : Suicide Club est le fruit d'une longue réflexion, d'une profonde déréliction de son auteur principal, qui se mue peu à peu en colère contre le Japon lui-même, et plus précisément contre son gouvernement anomique.
Ce n'est pas seulement Sion Sono qui souffre d'une certaine solitude et mélancolie, mais un pays, une nation toute entière, à l'image de ces passagers d'un métro aux faciès hâves, décomposés et émaciés. Longue histoire d'une paupérisation et d'une incompréhension... 
Autant le dire tout de suite : Suicide Club est un film complexe qui mérite plusieurs niveaux d'analyse. 

Dès ses premières minutes, le film a le mérité de présenter les inimitiés. 54 lycéennes attendent tranquillement, le sourire béat, au bord d'une trame de métro. Ensemble et main dans la main, tel un cercle piaculaire, les jeunes éphèbes se jettent littéralement sur les rails du métro avec une joie non dissimulée. La mort ne se déroule plus dans la terreur, mais dans les rires et la bonne humeur.
La suite ? De longues effusions de sang, quelques cris d'orfraie, sans plus. La séquence se déroule presque dans l'indifférence générale. Evidemment, la médiasphère s'empare de l'affaire. Néanmoins, la presse semble ne pas trop se soucier de ce suicide généralisé. Paradoxalement, cette triste actualité suscite les railleries et les quolibets des journeaux et des chaînes de télévision. 

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Une façon comme une autre de se voiler la face, d'occulter le profond marasme qui a gagné le Japon depuis plusieurs décennies. Telle est la diatribe dressée par Sion Sono. A partir de là, le cinéaste brouille volontairement les pistes. Le Japon est frappé par une vague de suicides, essentiellement des adolescents. Dans un premier temps, Suicide Club se mue en intrigue policière absconse.
Qui ou quoi est à l'origine de tous ces suicides ? Il semblerait que ce soit une étrange organisation... Une fausse piste. A moins que ce ne soit un site internet ou encore une secte dirigée par des tortionnaires sadiques et fallacieux. Là encore, les enquêteurs piétinent... 
Le scénario de Suicide Club est volontairement nébuleux et cherche clairement à décontenancer le spectateur.

Mission réussie en l'occurrence. A l'instar de Battle Royale, dans un style néanmoins très différent, Suicide Club souligne toute la distanciation qui s'est peu à peu immiscée entre le monde des adultes et celui de nos jeunes impubères. Dans Suicide Club, c'est toute la jeunesse qui semble être condamnée à la mort, à la solitude et à la putréfaction. A l'image de ces lycéens (encore une fois) qui se jettent du toit de leur école. Les corps broyés gisent sur le sol ensanglanté d'une cour de récréation anonyme.
Les scènes de suicide sont souvent très violentes et destinées à marquer les esprits. 
Pourtant, au détour de certaines séquences, cette fois-ci moins dramatiques, Sion Sono évoque plusieurs pistes subliminales. La clé de l'énigme semble se trouver dans une chanson enfantine à succès et qui multiplie les records d'audience à la télévision. Difficile d'en dire davantage...
Ainsi, Suicide Club s'apparente à une sorte de puzzle complexe, composé d'une myriade de tesselles que le spectateur se chargera de (re)constituer à sa manière. 
En résulte une oeuvre terriblement austère, énigmatique et amère. Suicide Club... Ou plutôt le suicide nippon.

Note : 17/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


Pulsions (Terreur "hitchcockienne")

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Genre : Horreur, épouvante, thriller (interdit aux - 16 ans)
Année : 1980
Durée : 1h46

L'histoire : Une certaine Angie Dickinson se fait assassiner chez elle à coups de rasoire. Une prostituée a vu le crime et en parle au psychologue Michael Caine...

La critique : 

Attention film choc ! J'ai nommé Pulsions (Dressed to Kill en anglais) de Brian de Palma. Profondément dérangeant, ce film unique mérite son billet à lui dans les colonnes de Cinéma Choc. Tout d'abord, il faut savoir que le film est sorti en 1980, à une époque où, pour ainsi dire, tout ne va pas pour le mieux chez le réalisateur de Carrie : il s'est littéralement fait laminé par les échecs successifs de Furie en 1978 et de Home Movie (dont on a d'ailleurs aujourd'hui oublié l'existence) en 1979. 
Quand il tourne Dressed to Kill, le cinéaste revient à l'ultraviolence dérangeante de ses premiers longs-métrages (Sisters) et réalise un polar unique et élégant, interprété par une troupe d'acteurs merveilleux. Mais malgré tout le plaisir qu'il procure, le film est aussi un choc violent, qui mêle la sauvagerie sanglante "De Palmaïenne" avec la terreur Hitchcockienne qui caractérise bon nombre de ses films (Body Double, surtout).

Dressed to Kill voit sa première scène de violence arriver au bout d'environ vingt minutes avec le meurtre sauvage d'Angie Dickinson. La pauvre est lacérée d'une bonne dizaine de coups de râsoire, et Brian De Palma semble plonger avec une complaisance malsaine le spectateur démuni au coeur dess plaies dégoulinantes de l'héroïne infortunée. Le sadisme du cinéaste est visible dans cette scène monstrueuse et terriffiante qui est à l'image du film : une expérience dure mais nécéssaire.
Ce n'est point nouveau, le grand dada morbide de De Palma est le sang. Il coule à profusion lors du final terrible de Carrie, tout comme dans les scènes les plus extrêmes de son méconnu mais splendide Sisters. Ici, une fois de plus, le cinéaste utilise le sang comme un outil plastique magnifique mais risqué. À ce propos, Michael Caine déclare : "De Palma aime trop le sang. Pour moi, un seul coup de couteau suffisait. Pour lui, il en fallait des dizaines..."

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Mais il semblerait que Caine n'ait pas bien compris que De Palma, comme un Argento américain (d'ailleurs Sisters évoque beaucoup Suspiria, et Dressed to Kill) renvoie assez directement à Ténèbres... en moins violent, perdant le spectateur autant dans ses intrigues complexes (le script est souvent alambiqué : Mission : Impossible, Snake Eyes, Obsession...), que dans son délire visuel sanguinolent ! Et d'ailleurs, au-delà d'être un film-choc hors pair, Dressed to Kill peut également se targuer de disposer d'une ambiance envoûtante et d'un suspense formidable.
Plus le film avance, plus le spectateur est désireux de connaître le nom de l'assassin, comme dans un bon vieux polar. Mais ici, le film est de surcroît très ancré dans son époque, avec le travello en guise de tueur, des femmes de plus en plus importantes dans la société etc... 
Au thriller comme au cinéma d'horreur, la première partie des eighties voit souvent des meurtres de femmes au coeur des films, dans le génial Maniac de William Lustig, dans le plus conventionnel Cruising de Friedkin, ou bien encore le troublant La Corde Raide de Richard Tuggle.

 

Note : 18/20

 

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L'Inspecteur Harry (Harry, le "charognard")

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Genre: policier, action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1971
Durée: 1h42

L'histoire : Si la police de San Francisco ne remet pas immédiatement 200 000 dollars à un homme qui vient de commettre un crime, il recommencera au rythme d'un assassinat par jour. L'inspecteur Harry Callahan est sur ses talons.  

La critique :

On ne présente plus Don Siegel qui fait désormais partie du panthéon du noble cinéma hollywoodien. On lui doit plusieurs films cultes et/ou classiques du cinéma, notamment L'invasion des profanateurs de sépultures (son seul film fantastique), Un shérif à New York, Le Dernier des Géants, ou encore L'évadé d'Alcatraz. Vient également s'ajouter L'Inspecteur Harry, un film policier dans lequel le cinéaste retrouve son acteur fétiche, Clint Eastwood.
Devenu le mentor de l'acteur, Don Siegel est malade sur le tournage et confie plusieurs séquences à son nouvel épigone. Clint Eastwood participe activement à la mise en scène. Le scénario du film s'inspire d'un tueur en série tristement célèbre, le tueur du Zodiaque, qui sévit à San Francisco dès la fin des années 1960.

Dans un premier temps, le script est proposéà Paul Newman, puis à Frank Sinatra, mais pour diverses raisons, les deux interprètes abandonnent le projet. 
Pendant quelques temps, le nom d'Irvin Kershner est évoqué. Mais le réalisateur doit lui aussi se désister. Le scénario arrive finalement entre les mains de Clint Eastwood et de Don Siegel. Hormis l'acteur, la distribution du film réunit Andrew Robinson, Harry Guardino, Reni Santoni, John Vernon et John Mitchum.
Au moment de sa sortie, L'Inspecteur Harry reçoit un accueil mitigé. 
Si le long-métrage cartonne au box-office, il reçoit néanmoins les foudres et les avanies de certaines critiques, beaucoup moins dithyrambiques que le public. Certains journeaux parlent d'un film fasciste qui prône la violence et la loi du Talion. 

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Lors de sa sortie en France, L'Inspecteur Harry est carrément interdit aux moins de 18 ans ! Incontestablement, le film dérange et provoque les anathèmes de la presse cinéma. En outre, le long-métrage repose essentiellement sur les épaules d'un Clint Eastwood qui interprète un flic aux méthodes expéditives, par ailleurs peu appréciées par ses supérieurs et ses nombreux contempteurs. 
Néanmoins, fort de son succès, surtout aux Etats-Unis, ce premier épisode sera suivi par quatre nouveaux chapitres : Magnum Force, L'inspecteur ne renonce jamais, Le retour de l'inspecteur Harry et La dernière cible. Attention, SPOILERS ! San Francisco, au début des années 70. Un tueur se faisant appeler Scorpio tue une femme au hasard, et menace de recommencer si une forte rançon ne lui est pas remise. 

L’affaire est confiée à Harry Callahan, un inspecteur de police atypique. Solitaire, n’hésitant pas à sortir son arme, il est mal considéré par sa hiérarchie qui lui confie les tâches dont personne ne veut. Il se lance alors dans une chasse à l’homme afin de mettre un terme à cette folie meurtrière. Autant le dire tout de suite : la réputation de film "fasciste" est totalement inappropriée. 
C'est ce qu'explique Don Siegel lors d'une interview : "Harry est un puritain. C’est un homme amer. Il n’aime pas ceux qui violent la loi et il n’aime pas la façon dont la loi est appliquée. Ca ne veut pas dire que je lui donne raison." En effet, au grand dam du réalisateur, le film se focalise essentiellement sur la personnalité complexe et retorse de l'inspecteur Harry Callahan. 

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Si ce dernier n'apprécie guère les lois en vigueur aux Etats-Unis, il n'utilise son flingue que dans des situations extrêmes. En outre, le flic solitaire et taciturne se retrouve régulièrement dans des situations dangereuses, parfois grotesques, à l'image de cet homme anonyme qui tente vainement de se suicider, mais sauvé in extremis par un Harry à la fois amer et opiniâtre.
Mais très vite, le quotidien violent d'Harry Callahan est troublé par les meurtres d'un certain Scorpio, un tueur en série qui kidnappe une jeune éphèbe de 14 ans. Sur ce dernier point, le film de Son Siegel ne verse jamais dans l'angélisme. Au contraire, à travers les aventures de son personnage principal, le cinéaste signe une véritable diatribe contre une Amérique en plein marasme, désormais dépassée par ses propres criminels.

Hélas, quelques jours plus tard, la dépouille de la jeune femme dénudée est exhumée d'un puits sordide, isolé au beau milieu de nulle part. 
La séquence est filmée du point de vue de Harry Callahan, qui assiste à cette séquence d'une violence inouïe. Visiblement, l'inspecteur semble lui-même dépassé par cette même violence et la paupérisation d'une société en pleine déliquescence.
Tel est le message principal du film. Néanmoins, bien qu'il n'ait aucune revendication "fascisante", le discours est bel et bien réactionnaire. 
On relève tout de même des dialogues xénophobes avec un inspecteur qui méprise tout le monde ("les Rosbifs, les Ritals, les Youpins, les Métèques, les Négros, les Polacks, les Chinetoques" comme il le dit lui-même).

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De surcroît, la justice américaine est considérée comme inefficace et trop clémente envers les assassins. Néanmoins, Don Siegel euphémise son propos par un humoir noir, parfois graveleux et égrillard. Face au redoutable Scorpio, nouveau symbole du mal et d'une Amérique confinée dans la violence, l'inspecteur Harry devient une sorte de Sauveur de la veuve et de l'orphelin.
A l'image des vingt dernières minutes du film avec ce tueur qui prend en otage un bus scolaire. 
Réalisé avec maestria, L'Inspecteur Harry n'en demeure pas moins une référence. Insolent, désespérement noir, en total décalage avec les films de son époque, le long-métrage a plutôt bien traversé le poids des années. Enfin, ce premier épisode reste aussi le meilleur chapitre de la saga. 

Note : 17.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

Le Jour Où la Terre S'Arrêta - 1951 (La prophétie vient de Mars)

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Genre: science-fiction
Année: 1951
Durée: 1h28

L'histoire : Une soucoupe volante atterrit sur Terre. Alors qu'on les croyait hostiles, les extraterrestres sont en fait porteurs d'un message de paix pour l'humanité. 

La critique :

Robert Wise. Un nom célèbre dans le cinéma hollywoodien. Eclectique, Robert Wise ne s'est jamais confiné dans un genre particulier. Le réalisateur apprécie à la fois l'épouvante, le fantastique, la comédie musicale et la science-fiction. Le cinéaste a donc signé de nombreux classiques et/ou films cultes : Le récupérateur de cadavres, West Side Story, Star Trek le film, La Maison du Diable, La mélodie du bonheur et La canonnière du Yang-Tse. Vient également s'ajouter Le Jour où la Terre s'arrêta, sorti en 1951.
A juste titre, le long-métrage est souvent considéré comme la toute première oeuvre d'envergure du cinéma de science-fiction américain. Surtout, le film de Robert Wise annonce toute une floppée de productions de SF et d'anticipation avec pour sujet d'inquiétude le contexte de la Guerre Froide, prélude à une probable Troisième Guerre Mondiale.

Au moment de sa sortie, le film laisse les spectateurs pantois. Il produit aussi une impression prégnante sur les critiques et la presse cinéma qui encensent les qualités esthétiques du long-métrage. Mais pas seulement. L'air de rien, Le Jour où la Terre s'Arrêta est une oeuvre éminemment complexe qui nécessite plusieurs niveaux d'analyse. Ce n'est pas un hasard sur le film a connu un remake homonyme (et médiocre), réalisé par les soins de Scott Derrickson en 2008.
La distribution du film réunit Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe et Sam Jaffe. Michael Rennie interprète l'alien anthropomorphe de service. Il est la vedette du film. Malgré lui, et tout au long de sa carrière, son nom sera toujours associéà celui de Klatuu. 

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Par la suite, l'acteur multipliera surtout les rôles secondaires dans des téléfilms et des séries télévisés. En outre, Michael Rennie tient ici le rôle de sa carrière. Attention, SPOILERS ! Lors d’une journée d’été ordinaire, une soucoupe volante traverse les cieux américains et se pose à Washington. La population, prise de panique, ne sait comment réagir face à cet évènement.
Deux êtres sortent du vaisseau : Gort, un robot à l’allure redoutable, et Klaatu, un extra terrestre aux apparences de terrien. Ce dernier essaie d’entrer en relation avec les hommes qui, se sentant menacés, finissent par le blesser. Emmenéà l’hôpital, Klaatu rencontre des responsables politiques avec qui il tente de discuter du danger du surarmement. Se heurtant à un mur d’incompréhension, il décide de fuir et de transmettre son message au monde entier.

Le Jour où la Terre s'Arrêta fait partie de ces films de science-fiction pessimistes qui véhiculent un message à la fois politique et pacifique. Rappelons qu'à l'époque, les Etats-Unis et l'U.R.S.S. se sont engagés dans une course à l'armement. La tension monte entre les deux nations. Les Américains vivent dans la peur et la paranoïa d'une nouvelle guerre nucléaire.
Peu à peu, la chasse aux espions communistes s'engage sur leur territoire. En l'occurrence, la Société des Nations (SDN), devenue l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945, se transfigure ici en Société pour la Paix Interstellaire, voire Universelle. Tel est le message porté par notre étrange visiteur. Accompagné d'un robot, lui aussi énigmatique, Klatuu se fond dans la population humaine.

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Activement recherché par la police et l'armée, l'extra-terrestre s'accointe et sympathise avec un jeune impubère. Mais Klatuu ne vient pas seulement avertir les Terriens. Il cherche à rencontrer les grands dirigeants politiques de notre monde. Dans un premier temps, ses intentions ne sont pas vraiment pacifiques. A ses yeux, l'espèce humaine ne mérite pas d'être sauvée.
C'est donc avec un ton comminatoire qu'il s'adresse à son nouvel ami scientifique. Hélas, une réunion entre les divers réprésentants du monde semble impossible à organiser. Sceptiques, les politiques s'interrogent sur les réelles intentions de Klatuu. Sa civilisation serait-elle capable d'anéantir notre planète ? L'alien ne tarde pas à délivrer la réponse.

Très vite, c'est la panique générale puisque le monde entier est privé d'électricité pendant plusieurs heures. Un avertissement sans conséquence mais destinéà montrer toute la puissance d'un Klatuu bien déterminéà marteler et à imposer son message. Peu importe que les Terriens s'entretuent. Mais désormais, leur technologie menace la paix stellaire et même universelle.
Comme une évidence. Tous ces années de progrès, de technologies diverses et de sciences n'ont servi qu'à nous néantiser. Plusieurs milliers d'années après l'Homo Sapiens, l'Homme est toujours est un être archaïque qui obéit principalement à ses pulsions morbides. Parallèlement, le personnage de Klatuu fait penser à une sorte de Messie ou de prophète prêchant la bonne parole.

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En ce sens, Le Jour où la Terre s'arrêta pourrait s'apparenter à une allégorie chrétienne. Le sort de Klatuu n'est pas sans rappeler celui de Jésus-Christ. Une fois sur Terre, l'extra-terrestre est promptement abattu. Pourtant, il revient à la vie, les balles n'ayant aucun effet (ou presque) sur lui. Sur notre planète, Klatuu prend le nom de Carpenter, en français "Charpentier", soit la profession de Jésus-Christ.
Enfin, lorsqu'il comprend que les hommes sont incapables de discerner son message pacifiste, il décide de retourner vers les cieux. Bref, à sa manière, le film contient de nombreux symboles religieux. Néanmoins, à aucun moment, Robert Wise ne cherche à complexifier son récit. D'ailleurs, le scénario du film est assez simpliste et laconique. Le réalisateur va directement à l'essentiel, ce qui explique la courte durée du film (à peine une heure et demi).

Robert Wise ne s'embarrasse pas spécialement avec la psychologie de ses protagonistes. Par exemple, le personnage de Klatuu n'est pas spécialement attachant. Probe et d'une placidité exemplaire, l'extra-terrestre se contente d'asséner son message. Il reste parfaitement insensible aux yeux doux et énamourés d'une jeune femme qui le protége. Ensuite, aucune histoire parallèle ne vient troubler ou ponctuer le récit. Néanmoins, la mise en scène de Robert Wise, à la fois sobre et efficace, permet de créer une tension de tous les instants. C'est probablement pour cette raison que cette version est toujours aussi fascinante.
Cependant, il faut bien l'admettre : le film a tout de même bien souffert du poids des années. Déjà parce que la Guerre Froide n'est plus d'actualité depuis longtemps.
Enfin, les effets spéciaux, en particulier le robot du film, prêtent évidemment à sourire. Toutefois, force est de constater que le message porté par Klatuu, lui, n'a pas vieilli...

Note : 16.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

La Colline A Des Yeux - 1977 (Dans l'antre des cannibales...)

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Année : 1977
Genre : Horreur (interdit aux - 16 ans)
Durée : 1h30

L' histoire : Il était une fois la famille Carter, composée d'américains moyens qui (paf) se retrouvent en panne au milieu du désert, face à des cannibales sauvages (victimes des radiations selon Aja) qui vont les, hem, "maltraiter", donc en fait les violer, les exploser, les massacrer ! Et quand c'est le cinéaste de Scream et Les Griffes de la Nuit qui s'en charge, je vous laisse deviner le résultat !

La critique : 

Voici venue la publication sur Cinéma Choc de la chronique du meilleur film de Wes Craven : La Colline a des Yeux. Ce film a vraiment une longue histoire ! Il a fait l'objet d'une suite en 1985 par Craven himself, puis a fait l'objet d'un remake par Alexandre Aja en 2006. L'année suivante, c'est un remake de la suite ! On espère qu'un jour, sortira la suite du remake de la suite, ainsi que le préquel du remake de la suite du spin-off de la suite de l'original !
Enfin bon, ce n'est pas encore d'actualité. Quant au remake, il réussit à sauver les meubles (étonnant de la part du réalisateur de Piranhas 3D)... Trêve de bavardages cinéphilo-historique, rentrons dans les tripes du sujet !

Pour commencer, LA COLLINE A DES YEUX EST UN PUTAIN DE FILM !!! Impossible de dire le contraire, c'est le film que Massacre à la Tronçonneuse (version 1974) aurait dûêtre ! Ce n'est pas ce choc, cette sensation physique qui transforme le gore en oeuvre d'art, qui fusionne le western et le film d'horreur crasseux (ce que fera Tobe Hooper, rassurez-vous, mais dix ans après dans l'excellent Massacre à la Tronçonneuse 2), pour obtenir un résultat qui déchire, vous étripe les neurones, vous arrache les yeux et vous piétine le bide ! C'est un film qui marque, qui laisse avec un goût de cendre (ou de sable) dans la bouche. C'est aussi un film dont on se souvient pour son "grand méchant" : Jupiter, patriarche monstrueux qui donne autant à gueuler qu'à réflechir ! 

La force du film de Craven, heureusement, ne tient pas uniquement dans son extrême violence. La grande qualité de l'opus de Craven est en effet de manier, grâce au film d'horreur, une réflexion sur la société. Ancien professeur de philosophie, Craven ne nous transporte pas dans la "Caverne" de Platon, mais devant un portrait au vitriol (un peu exagéré quand même) des américains des seventies !
La photo ci-dessus représente un de ces largués de la société. Et tous les cannibales ressemblent à des gens complètement fous, certes tout à fait dangeureux, mais aussi rejetés par la société américaine. Ce sont des types pas intégrés, "out". Est-ce que Craven veut nous dire qu'en n'intégrant pas certaines personnes, on en fait des gens dangereux ? Chacun a son interprétation...
A mes yeux, c'est d'ailleurs aussi une façon de voir de quelle façon les hommes traitent la violence. A travers La Colline A Des Yeux, Wes Craven nous montre des gens touchés par une violence extrême qui renvoient la balle à l'envoyeur. Glorification de l'auto-défense ? La dernière image est un des plans final qui m'a le plus marqué en 16 ans de cinéphilie : un Carter qui brandit une pierre au-dessus d'un des cannibales, pour lui fracasser la tronche, alors qu'il est déjà mort. Image d'une société qui s'acharne sur les plus démunis (les cannibales vivent dans le désert) ? Ha ha...

Note : 18,5/20 

Les Dents de la Mer (La "Terreur" surgit des profondeurs de l'océan)

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Genre: horreur, action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1975
Durée: 2h04

L'histoire : A quelques jours du début de la saison estivale, les habitants de la petite station balnéaire d'Amity sont mis en émoi par la découverte sur le littoral du corps atrocement mutilé d'une jeune vacancière. Pour Martin Brody, le chef de la police, il ne fait aucun doute que la jeune fille a été victime d'un requin. Il décide alors d'interdire l'accès des plages mais se heurte à l'hostilité du maire uniquement intéressé par l'afflux des touristes. Pendant ce temps, le requin continue à semer la terreur le long des côtes et à dévorer les baigneurs.  

La critique :

Au moment de la sortie des Dents de La Mer (Jaws dans la version originale) en 1975, Steven Spielberg n'est pas encore le réalisateur notoire qu'il va devenir par la suite. Pourtant, le cinéaste a déjà connu un premier gros succès quatre ans auparavant, avec Duel, un téléfilm d'action qui fait toujours référence aujourd'hui. Les Dents de la Mer est le second long-métrage de Steven Spielberg après Sugarland Express en 1973, qui n'a obtenu qu'un succès d'estime.
Lorsque Les Dents de la Mer sort au cinéma, le film bouleverse l'univers du cinéma hollywoodien. Il s'agit d'une oeuvre charnière, considérée également comme le tout premier blockbuster américain. Avec Jaws, Steven Spielberg obtient enfin la reconnaissance internationale.

Le réalisateur vient d'inventer une nouvelle forme de terreur dans le noble Septième Art, le requin mangeur d'hommes. Encore aujourd'hui, Les Dents de la Mer reste de loin le meilleur film de genre. Toujours imité mais jamais égalé. Par la suite, trois nouveaux épisodes seront réalisés. Hélas, la saga sombrera peu à peu vers le déclin. Parallèllement, Les Dents de la Mer inspire d'autres succédanés : La Mort au Large, Open Water, The Reef, Shark Attack, Tintorera et même de nombreux nanars horrifiques avec des squales gigantesques et pittoresques qui feront les beaux jours de la société Asylum.
Certains producteurs mercantiles tentent même de varier les inimitiés. Le requin est remplacé par un crocodile, des piranhas ou encore une pieuvre assoiffée de sang humain. Mais le concept reste peu ou prou identique.

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Les Dents de la Mer est aussi l'adaptation d'un roman éponyme de Peter Benchley. L'opuscule original s'inspire de plusieurs attaques de squales dans le New Jersey en 1916. Le producteur David Brown décide d'acheter les droits du livre pour une adaptation au cinéma. Celui-ci subodore tout le potentiel du roman. Quant à Steven Spielberg, il fait de nouveau appel à l'équipe technique de Sugarland Express. En outre, le cinéaste va connaître un tournage des plus difficiles.
Trois faux requins automates sont réalisés. Hélas, une fois sur place, les créatures animatroniques se révèlent plus ou moins obsolètes, ne parvenant pas à flotter. Parallèlement, Steven Spielberg et ses scénaristes sont obligés de revoir leur copie et d'apporter de nombreuses rectifications au script original.

Ensuite, les coûts de production dépassent largement le budget escompté. Pressé par ses financeurs, Steven Spielberg fulmine et le tournage se déroule dans un contexte houleux et tempêtueux. Heureusement, le succès (énorme) sera au rendez-vous. La distribution du film réunit Roy Scheider, Lorraine Garry, Richard Dreyfuss, Robert Shaw, Murray Hamilton et Carl Gottlieb.
Attention, SPOILERS ! Terreur à la station balnéaire Amity Island. Alors que la haute saison vient à peine de débuter, une mystérieuse entité rôde près de la plage et attaque insidieusement le baigneur. Pour le shérif Martin Brody, nul doute possible : c'est un requin. 
Après l'examen d'un cadavre rejeté sur la plage, il interdit toute baignade et se met aussitôt à planter des panneaux de mise en garde.

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Les notables de la ville, soucieux de sauver la saison touristique, lui défendent toute initiative personnelle jusqu'au jour où un enfant est dévoré devant les yeux de centaines de touristes. Une prime est alors offerte à celui qui exterminera le monstre. Apparaît Quint, vieux routier des océans et chasseur de squales, qui va vivre aux côtés du jeune océanographe Matt Hooper et du shériff Martin Brody, sa plus fabuleuse aventure qui sera aussi sa dernière... En réalité, Les Dents de la Mer entretient de nombreuses analogies avec Duel, un téléfilm à succès sorti en 1971.
En résumé, remplacez le camionneur assassin par un requin, les longues routes désertiques et chaotiques par un océan, et vous obtenez Les Dents de la Mer.

Steven Spielberg n'y croyait plus. Après un tournage quasi apocalyptique, entre automates indociles, menaces de grève et dépassement de budget, la réussite du film tient du véritable miracle. Là aussi, on retrouve ce fameux "Duel" entre le shérif de la ville, Martin Brody, et un squale à l'appétit aiguisé et pantagruélique. Néanmoins, au-delà du roman original écrit par Peter Benchley, Les Dents de la Mer possède d'autres cordes à ses rets.
La principale se nomme Moby Dick d'Herman Melville, un célèbre roman publié en 1851, lui-même adapté en 1956 par les soins de John Huston. Fan de séries B de science-fiction et d'horreur de son enfance, Steven Spielberg rend aussi un vibrant hommage, au détour de certaines séquences, àL'étrange créature du lac noir de Jack Arnold.

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Dès ses premières images, Les Dents de la Mer a le mérite de plonger le spectateur en pleine immersion face à une terreur subjective. Un monstre aquatique est à la recherche de sa prochaine collation. Une jeune femme est happée par une créature qui reste toujours invisible à l'écran, la caméra s'attardant essentiellement sur les mouvements de l'eau, bientôt ensanglantée par des crocs, plus précisément des mâchoires acérées et infernales.
C'est d'ailleurs la traduction littérale (en français) de Jaws. Cette scène d'une violence inouïe est accompagnée par la musique métronimique de John Williams. Cette composition harmonique, aux nombreuses variations syntoniques, va elle aussi contribuer à l'immense succès du film.

Avec Les Dents de la Mer, Steven Spielberg devient le nouveau maître du suspense, une place qu'il chipe (si j'ose dire...) à Alfred Hitchcock, une autre référence majeure du film. Par certains aspects, Les Dents de la Mer n'est pas sans rappeler un autre sommet de terreur du cinéma hollywoodien : Les Oiseaux. Là aussi, la tension monte crescendo. Elle est ineffable, surprend toujours ses proies et repart invariablement dans le vide, la solitude et le silence.
Cette nouvelle menace est évidemment une figure emblématique de la mort. Incontestablement, l'ambiance anxiogène et viscérale des Dents de la Mer est aussi baignée par l'aura d'Alfred Hitchcock. 
De surcroît, Steven Spielberg établit une curieuse juxtaposition entre l'homme lui-même et le requin tueur.

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Le véritable requin, ce n'est pas forcément cette créature décimant les baigneurs d'Amity Island. Les vrais assassins, ce sont ceux qui envoient les touristes dans les crocs revanchards de la bête au nom du profit et dans un esprit de lucre. Autrement dit, le véritable requin du film, c'est ce capitalisme forcené, à satiété et jamais rassasié par l'appât du gain.
Ne nous y trompons pas, Les Dents de la Mer est un film d'action et d'horreur beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. C'est aussi ce qui explique son raz-de-marée à travers le monde entier. Les épisodes suivants ne retrouveront jamais cette fougue et cette complexité.
Au mieux, ils se transformeront en série B de facture honnête (Les Dents de la Mer 2e Partie), au pire en infâme nanar (Les Dents de la Mer 4 : la Revanche). Bref, ce premier chapitre, totalement incontournable, a bien mérité son statut de classique du cinéma.

Note : 18/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

L'Homme Puma ("C'est incroyable ! On aurait dit que c'était un félin qui volait !")

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Genre: fantastique
Année: 1980
Durée: 1h27

L'histoire : Un masque Aztèque est découvert par une scientifique, celui-ci conte une légende sur un homme dieu dit Homme Puma . Le masque profané annonce également que l'Homme Puma viendra venger cette profanation. Le masque aux mains du Docteur Kobras permet de contrôler les esprits. Kobras projetant de sombres desseins sur l'humanité va tenter de déjouer l'Homme Puma qui s'avère être un paléontologue n'ayant pas encore conscience de ses pouvoirs hérités de son père. 

La critique :

C'est passé totalement inaperçu. Pourtant, le réalisateur italien, Alberto De Martino, nous a quittés cette année, à l'âge de 85 ans. Principalement spécialisé dans le cinéma bis, Alberto De Martino fait partie des honnêtes artisans du Noble Septième Art. Des films d'exploitation, entre autres, Les sept gladiateurs, Persée l'invincible, Le manoir de la Terreur, Le Triomphe d'Hercule, L'AntéChrist et Holocaust 2000 lui ont permis de se tailler une certaine réputation auprès des amateurs de séries B.
Pourtant, le nom d'Alberto De Martino rime généralement avec un effroyable nanar. Son nom ? L'Homme Puma, sorti en 1980. Le film sort au moment où les super héros triomphent au cinéma. L'immence succès du premier Superman, réalisé par Richard Donner en 1978, galvanise certains réalisateurs et producteurs mercantiles.

Ensuite, le cinéma bis italien s'est toujours plus ou moins inspiré des gros succès hollywoodiens : Alien, Predator, Star Wars et Mad Max (en l'occurrence un film australien...) vont influencer de nombreux ersatz à la sauce bolognaise, la plupart du temps avariée. En outre, avec L'Homme Puma, Alberto De Martino réalise son Supermanà lui, une vision pour le moins très personnelle.
Néanmoins, cette série B impécunière se démarque tout de même de son modèle malgré quelques similitudes. La distribution du film réunit Walter George Alton, Miguel Angel Fuentesa, Donald Pleasence et Sidne Rome. Donc aucun acteur connu parmi ce casting de bras cassés. Seul Donald Pleasence fait évidemment exception, probablement pour vendre le film au-delà de ses frontières transalpines.

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Autant le dire tout de suite : on tient ici une sommité de la nanardise ! Sur la Toile, L'Homme Puma est souvent considéré, à juste titre, comme l'un des plus mauvais films de toute l'histoire du cinéma. Le long-métrage est également chroniqué sur l'excellent site Nanarland (http://www.nanarland.com/). Attention, SPOILERS ! Un masque Aztèque est découvert par une scientifique, celui-ci conte une légende sur un homme dieu dit Homme Puma . Le masque profané annonce également que l'Homme Puma viendra venger cette profanation. Le masque aux mains du Docteur Kobras permet de contrôler les esprits.
Kobras projetant de sombres desseins sur l'humanité va tenter de déjouer l'Homme Puma qui s'avère être un paléontologue n'ayant pas encore conscience de ses pouvoirs hérités de son père.

"L'intérêt" (un terme vraiment à guillemeter au regard de la médiocrité de ce nanar...) du film repose essentiellement sur la relation qui se noue entre Tony Farms, un paléontologue sans histoire, et son nouvel acolyte, Vadino. Sur ce dernier point, Alberto De Martino multiplie le gros plans sur les visage ahuris et inexpressifs des deux acteurs.
Mention spéciale à Walter George Alton dans le rôle de Tony Farms, alias l'homme puma, au jeu incroyablement figé, pour ne pas dire constipé, tant l'acteur se révèle incapable de sourciller la moindre émotion ou réactivité. Affublé d'un physique de moineau à l'agonie, d'une complexion frêle et malingre, Walter George Alton ne parvient jamais à transcender son personnage.

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Au grand dam de l'acteur, les autres protagonistes ne font pas beaucoup mieux. A l'image de Donald Pleasence, dans le rôle du bad guy de service, visiblement présent pour payer sa nouvelle salle de bains en ivoire. Le héros du film, ce n'est pas Walter George Alton (mon dieu, qu'es-tu devenu ???), ça non. La véritable star du film se nomme Miguel Angel Fuentesa dans le rôle de Vadino.
Plus monolithique que jamais, l'acteur multiplie les expressions faciales sans jamais parvenir à susciter la moindre expressivité. La peur, la joie, les rires ou la colère ? On ne le sait pas très bien... Miguel Angel Fuentesa non plus visiblement... Devenu le mentor de l'homme puma, Vadino enseigne tous les préceptes de la philosophie maya. Surtout, il tente de révéler les pouvoir idiots à un super héros empêtré dans une tenue aux couleurs affreuses et bigarrées.

D'ailleurs, les fameux pouvoirs de l'homme puma sont plutôt limités. Certes, il vole... Enfin, il essaie... A ce sujet, Alberto De Martino nous gratifie de plusieurs séquences à couper le souffle. Et quand je dis "couper le souffle", faites gaffe... Cela pourrait éventuellement provoquer une crise cardiaque à défaut de fous rires. Difficile de ne pas pouffer devant ce super héros malmené dans les airs, le corps distordu par les nombreuses anamorphoses d'une image souvent floutée et presque illisible.
Hormis cet étonnant pouvoir qui confine très vite à la supercherie, l'homme puma est doté d'une vision nyctalopique (il est capable de voir dans le noir). Mais sinon, c'est à peu près tout... 
A cela s'ajoutent des dialogues idiots à la limite de l'amphigourisme. C'est par exemple le cas lorsque l'un des hommes de main du Docteur Kobras (Donald Pleasence) se récrie : "C'est incroyable ! On aurait dit que c'était un félin qui volait !". Et puis, il y a aussi cette bande son dissonante et cacophonique sponsorisée par les synthétiseurs Bontempi. Enfin, on relève de nombreuses bastons pitoyables avec des coups de poing qui passent facilement 50 centimètres à côté des visages des protagonistes. 
Et sincèrement, je n'en finirais pas de vous citer des exemples complètement "nazebroques" de ce genre. Vous l'avez donc compris : L'Homme Puma n'a clairement pas usurpé sa réputation de nanar en puissance. Attention aux cerveaux fragiles tout de même... On ne s'en remet pas facilement.

Côte :Nanar

 

sparklehorse2 Alice In Oliver

Elle S'Appelle Sabine (Choc émotionnel)

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Genre : drame, documentaire
Année : 2008
Durée : 1h25

L'histoire : Un portrait de Sabine Bonnaire, autiste, réalisé par sa soeur la plus proche. Récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans, et témoignage de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée

La critique :

On oublie peut-être un peu trop souvent le dire. Mais la carrière cinématographique de Sandrine Bonnaire débute en 1980 avec l'immense succès de La Boum. En tant qu'actrice, elle tourne avec Maurice Pialat (A nos Amours, Police et Sous le Soleil de Satan), André Téchiné (Les Innocents), Claude Sautet (Quelques jours avec moi), Claude Chabrol (Au coeur du mensonge, La Cérémonie), Patrice Lecomte (Confidences trop intimes) et même avec Brian De Palma (Femme Fatale).
En 2008, Sandrine Bonnaire décide enfin de passer derrière la caméra avec un documentaire intime et familial, intitulé Elle S'Appelle Sabine. C'est Catherine Cabrol, qui a participéà l'écriture et au montage du film, qui l'encourage à réaliser ce tout premier long-métrage.

Un premier film et déjà un premier succès. Présenté au Festival de Cannes, le documentaire reçoit le Prix FIPRESCI dans la catégorie "section parallèle". Depuis les débuts de son adolescence, Sandrine Bonnaire a capturé et filmé plusieurs moments de la vie de sa petite soeur, Sabine Bonnaire, atteinte d'une pathologie mentale. Néanmoins, à l'époque, personne n'est capable de se prononcer sur un diagnostic. Les années passent... Dans un premier temps, Sabine développe des capacités étonnantes.
Certes, la jeune femme connaît une scolarisation difficile. Répudié et invectivé par ses camarades de collège, Sabine est placée dans une école spécialisée. Elle présente des troubles du comportement importants se caractérisant par des passages à l'acte, des moments d'automutilation, de l'isolement, du mutisme et de l'hétéroagressivité.

 

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Pourtant, Sabine confectionne elle-même des poupées, joue du piano et montre un certain intérêt pour les compositions de Bach. Bref, elle est autonome. Avec sa soeur Sandrine, elle part en Amérique, le pays de ses rêves. Hélas, quelques temps plus tard, le frère aîné de la famille décède. Pour des raisons essentiellement professionnelles, les soeurs quittent le domicile parental.
La mère ne parvient plus à contrôler les sautes d'humeur et les angoisses de Sabine. La mort du frère provoque un choc émotionnel. Sabine se montre de plus en plus violente et agressive. Elle n'est plus gérable. A contre coeur, la famille la place en hôpital psychiatrique. Résultat : cinq ans d'internement. 
Cinq ans qui vont plonger Sabine vers la neurasthénie mentale. La jeune femme ne s'en remettra jamais.

D'une jeune femme véloce et égrillarde, elle se transforme en "zombie" replet et assomé par les médicaments et les neuroleptiques. Toujours aucun diagnostic sur sa maladie. Sandrine Bonnaire et ses soeurs continuent de se battre. Les places en institut spécialisé sont chères. Il faudra donc patienter de nombreuses années avant de trouver une structure adaptée.
A l'âge de 33 ans, Sabine est enfin admise dans un foyer d'accueil médicalisé (FAM). Cette fois-ci, la psychiatre de la structure est capable de poser un diagnostic.
Sabine souffre de psychose infantile associée à des troubles autistiques. Malheureusement, les cinq ans d'internement ont radicalement transformé la jeune femme. Sabine a pris trente kilos. A son arrivée, elle refuse tout contact social et se réfugie dans le silence. 

 

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Il lui faudra plusieurs semaines voire plusieurs mois avant qu'elle ne prononce sa première phrase. A travers ce documentaire dédiéà sa soeur, Sandrine Bonnaire revisite et explore les archives personnelles. Elle s'appelle Sabine. Ou le plus grand témoignage d'amour de Sandrine à sa soeur malade. Ou alors l'histoire d'une jeune femme broyée par le système.
Hagarde, l'actrice s'interroge : "Les conséquence de son internement sont-elles réparables ? La dégradation de ses capacités est-elle inhérente à sa maladie ?". Caméra à l'épaule, Sandrine Bonnaire filme le quotidien de Sabine dans un centre spécialisé. La réalisatrice élude le piège de l'angélisme et du documentaire partial et à sens unique. Sabine n'est pas toujours présentée sous son meilleur visage. Avanies, insultes, angoisse, hystérie, logorrhées, écholalie et moments de mutisme et/ou d'isolement rythment son quotidien.

Comme un symbole, Sabine marche désormais le dos légèrement courbé, comme si la jeune femme était condamnée à subir tout le poids d'un système déshumanisé. C'est aussi le message véhiculé par ce documentaire. Actuellement, la France ne possède pas de structures suffisantes et adaptées pour accueillir et prendre en charge les personnes souffrant d'autisme et de pathologies mentales.
Face à la violence de Sabine lors de son séjour en asile psychiatrique, la réponse de l'institution médicale s'ingéniera à cloîtrer la jeune femme, à la médicamenter, à l'anesthésier et progressivement à la couper de toute réalité. 
Derrière le portrait et le parcours de Sabine dans l'univers de la psychiatrie, Sandrine Bonnaire dresse également une critique au vitriol de notre société pseudo humaniste et bien pensante. Face à la différence, notre société a décidé de verrouiller ses portes et surtout de sacrifier tous ces individus handicapés et/ou marginalisés par notre propre système.
Bref, un premier documentaire, un premier film, une première tragédie, un premier choc et déjà un premier chef d'oeuvre.

Note : 18/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


Planète Interdite (Science-fiction analytique)

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Genre: science-fiction
Année: 1957
Durée: 1h38

L'histoire : Au XXIIe siècle, le vaisseau spatial C 57 D se pose sur la lointaine planète Altair 4. Une expédition dirigée par le commandant Adams vient enquêter sur la disparition, vingt années plus tôt, du navire spatial Bellérophon et de son équipage. Les explorateurs sont accueillis par Robby, un robot ultra perfectionné qui les conduit jusqu'à la formidable demeure de l'énigmatique Docteur Morbius. Celui-ci, avec sa fille Altaira est le seul survivant de l'expédition précédente qui a été décimée par une force inconnue... 

La critique :

Nouveau classique du cinéma et plus précisément un noble classique de la science-fiction et du space opera. J'ai nomméPlanète Interdite, réalisé par Fred McLeod Wilcox en 1957. Au moment de la sortie du film, le cinéaste est lui-même surpris par le raz-de-marée et l'enthousiasme de la critique et de la presse cinéma. Un énorme succès qui va dépasser Fred Wilcox lui-même.
Avant Planète Interdite, le réalisateur est considéré comme un honnête artisan du Septième Art. Dans les années 1940, il devient le spécialiste des aventures de Lassie au cinéma. Sans plus. Cependant, Planète Interdite va asseoir définitivement sa notoriété. A ce jour, le film est toujours considéré comme l'un des monuments du cinéma de science-fiction aux côtés de 2001, L'Odyssée de l'Espace et Solaris (la version de 1972).

Presque soixante ans après sa sortie, Planète Interdite reste un film incontournable qui a plutôt bien traversé le poids des décennies. A l'origine, le long-métrage est l'adaptation d'une pièce de théâtre, La Tempête, de William Shakespeare, transposée ici sous la forme d'un space opera. Planète Interdite est aussi l'un des premiers films de science-fiction ayant bénéficié de la couleur et du format cinémascope. Le long-métrage va marquer durablement le genre et une époque pourtant en plein marasme, dans un contexte de paranoïa, de peur indicible et de Guerre Froide.
Planète Interdite va influencer de nombreuses productions de science-fiction, notamment la série télévisée Perdus dans l'espace, qui engendrera elle-même une adaptation cinématographique homonyme. 
La distribution du film réunit Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen, Jack Kelly et Richard Anderson.

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Attention, SPOILERS ! Au XXIIe siècle, le vaisseau spatial C 57 D se pose sur la lointaine planète Altair 4. Une expédition dirigée par le commandant Adams vient enquêter sur la disparition, vingt années plus tôt, du navire spatial Bellérophon et de son équipage. Les explorateurs sont accueillis par Robby, un robot ultra perfectionné qui les conduit jusqu'à la formidable demeure de l'énigmatique Docteur Morbius.
Celui-ci, avec sa fille Altaira est le seul survivant de l'expédition précédente qui a été décimée par une force inconnue... Le Docteur Morbius explique qu'il a découvert qu'il y a plusieurs milliers d'années, la planète était habitée par des êtres à l'intelligence exceptionnelle, les Krells, qui ont mystérieusement disparu, laissant derrière eux des traces de leur civilisation : un cube gigantesque de plusieurs kilomètres de côté capable de fournir une énergie incommensurable. 

Dès ses premières minutes, Planète Interdite a le mérite de présenter les inimitiés. L'action se situe un siècle après notre ère. Désormais, les hommes sont parvenus non seulement à maîtriser mais aussi à dépasser la vitesse de la lumière ! Ils peuvent donc voyager "tranquillement" dans l'espace intersidéral et explorer de nouvelles contrées.
Un groupe de scientifiques atterrit sur la planète Altair 4. Sur place, il semblerait qu'une force mystérieuse et inconnue se soit emparée de la planète... Certes, en apparence, le scénario de Planète Interdite peut paraître assez basique et laconique. Pourtant, avec ce film de science-fiction, Fred Wilcox vient de réaliser le tout premier space opera philosophique, ésotérique, cosmologique et même psychanalytique. 

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Arrivés sur Altair 4, les cosmonautes font la rencontre du Docteur Morbius et de sa fille Altaira. Exilés sur cette planète, le professeur et sa fille étudient les vestiges d'une ancienne civilisation extraterrestre. Ainsi, le film délivre peu à peu ses secrets et nous transporte dans une sorte d'immense ascenseur qui contient des myriades de passerelles, d'étages et de réacteurs nucléaires. 
Symboliquement, ce labyrinthe complexe et hétéromorphe, constitué de couloirs longilignes et interminables, préfigure le cerveau humain. Impossible de ne pas y voir une force destructrice et annihilatrice, à l'image de cette créature invisible et indicible qui semble dévorer de l'intérieur la planète. Impression renforcée par cet appareil de haute technologie moderne capable de sonder les pensées et les images véhiculées par le cerveau humain.

En ce sens, Planète Interdite s'inscrit dans la psychanalyse de Jung, en particulier la psychologie analytique. Certes, le Docteur Morbius apparaît comme un parangon de flegmatisme et de sobriété. Mais toute âme recelle un profond secret, un mal ineffable et inexpugnable qui se tapit au fond de son inconscience. Et c'est cette même source maléfique qui sourde des entrailles et des limbes d'Altair 4. Autrement dit, "quelles que soient les intentions des hommes, il existe toujours en chacun une part d’ombre, un consentement au Mal ; sans cesse à débusquer", selon les termes de la psychanalyse jungienne. Tel le propos de Fred Wilcox à travers Planète Interdite.
Inutile de préciser que ce chef d'oeuvre a probablement influencé Stanley Kubrick pour 2001, l'Odyssée de l'Espace et Andreï Tarkovski pour Solaris. A l'instar de Fred Wilcox, eux aussi nimberont leur scénario d'une dimension mentale et cosmologique, à la fois inextricable et inaccessible au cerveau humain.

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Il ne faut pas se leurrer. Dans Planète Interdite, Robby le robot et tous les bijoux technologiques ne sont que des détails secondaires. Néanmoins, ils ont tout de même leur importance dans l'étrange poésie et mélancolie qui se dégagent du film. A cela, s'ajoute une musique énigmatique et électronique, digne des futures sonorités cybernétiques de notre époque actuelle.
Seul petit bémol, assez mineur par ailleurs, l'interprétation, bien que correcte, est loin d'être irréprochable. A l'image de Leslie Nielsen, incroyablement coi et presque figé dans le rôle de ce commandant de vaisseau à l'espièglerie redoutable. 
Mais ne nous y trompons pas. A ce jour, Planète Interdite reste probablement l'un des tous meilleurs space opera, même soixante ans (ou presque...) après sa sortie.

Note : 19/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

L'Oiseau Au Plumage de Cristal (Le chef d'oeuvre de Dario Argento ?)

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Genre: horreur, épouvante, giallo (interdit aux - 12 ans)
Année: 1970
Durée: 1h38

L'histoire : Témoin d'une tentative de meurtre dans une galerie d'art, un journaliste s'improvise détective et recherche l'identité du mystérieux agresseur.  

La critique :

La carrière cinématographique de Dario Argento, réalisateur et scénariste italien, débute de façon assez timorée en 1967. En 1969, Sergio Leone fait appel à ses services et à ceux de Bernardo Bertolucci pour écrire le script de Il était une fois dans l'Ouest. Pour Dario Argento, c'est une révélation. Il décide de passer derrière la caméra. Qu'à cela ne tienne, quelques temps plus tard, le cinéaste souhaite réaliser son tout premier film, et en l'occurrence son premier giallo. Son nom ?
L'Oiseau au plumage de cristal qui est aussi l'adaptation d'un roman, The Screaming Mimi, de Frederic Brown. Hélas, Dario Argento ne trouve pas les financements nécessaires. Avec l'aide de son père, il crée la Société de Production SEDA (Salvatore E Dario Argento).

Contre toute attente, le long-métrage obtient les faveurs d'une presse unanimement panégyrique. Sorti en 1970, L'Oiseau au plumage de cristal est aussi le premier volet d'une trilogie, suivi par le Chat à neuf queues et Quatre mouches de velours gris. Le giallo devient le nouveau genre de prédilection de Dario Argento. Très vite, le succès de ses trois premiers films dépassent les frontières transalpines.
Le style à la fois gothique et macabre d'Argento influence de nombreux cinéastes, entre autres, Alfred Hichcock lui-même. Peu à peu, l'élève devient l'oracle, la figure d'admiration et la nouvelle référence de ses propres maîtres. La distribution du long-métrage réunit Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salerno et Eva Renzy. Attention, SPOILERS !

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Sam Dalmas est un écrivain américain vivant à Rome avec sa petite amie Julia, mannequin. La nuit précédant son retour aux États-Unis, il est témoin de l'agression d'une femme par un mystérieux individu vêtu d'un imperméable noir. Essayant de lui porter secours, il est piégé entre les deux portes automatiques d'une galerie d'art et ne peut qu'observer pendant que l'assaillant s'enfuit.
La femme, 
Monica Ranieri, épouse du patron de la galerie, survit à l'attaque, mais la police confisque le passeport de Sam pour l'empêcher de quitter le pays, pensant qu'il pourrait être un important témoin. Sam est alors hanté par ce qu'il a vu cette nuit-là, persuadé qu'un élément important lui échappe. Lui et son amie deviennent les nouvelles cibles du mystérieux agresseur.

Sam se transforme alors en détective. Il mène sa propre enquête pour découvrir la véritable identité de ce tueur psychopathe et énigmatique. Premier film pour Dario Argento et un premier coup de maître ! Déjà, il y a ce titre à la fois poétique et mélancolique, donc L'Oiseau au plumage de Cristal. Avec son tout premier long-métrage, Dario Argento impose son propre style et ce qui va devenir sa marque de fabrique tout au long des années 1970 : un meurtre qui se déroule généralement dans un endroit cossu, une ou des victimes qui entretiennent toujours un rapport exigu avec le maniaque de service, une enquête volontairement labyrinthique... Tels sont (entre autres) les ingrédients disséminés par le cinéaste.
Ensuite, le scénario du film s'inspire d'un vrai tueur en série qui aurait sévi dans la ville de Florence. Voilà une anecdote qui va terrifier les spectateurs dans les salles !

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A cela, s'ajoute une façon très particulière de filmer l'espace et plus précisément le meurtre. C'est la clé de voûte du film. Au grand dam de Sam Dalmas (l'excellent Tony Musante), il est le seul témoin de la tentative d'assassinat d'une femme par un mystérieux individu vêtu de noir. Pourtant, dans la description de cette séquence, il manque une pièce importante au puzzle, quelque chose qui échappe à Sam lui-même, cette fameuse tesselle, cet objet permettant de reconstituer dans son intégralité cette scène d'une violence inouïe.
L'objet est un élément déterminant dans la construction du scénario alambiqué et fuligineux du film. A ce morceau de puzzle énigmatique, s'ajoutent des décors somptueux, de couleur d'albâtre, sorte d'immaculée conception, hélas contrariés par les meurtres et l'opinel rougeoyant du mystérieux assassin.
Parallèlement, l'enquête de la police piétine.

Le tueur s'empresse de menacer l'écrivain. La vie de Sam est en danger. C'est donc avec un ton comminatoire et sarcastique que le maniaque évoque la mort prochaine de la fiancée du cacographe. Quant au serial killer de service, sa personnalité est volontairement obombrée de brumes et de mystères. En l'occurrence, cette sorte de croquemitaine démoniaque, au passé douloureux, est la nouvelle figure du mal incarné. Dario Argento confère à ce tueur en série une aura très particulière avec une facette à la fois schizoïde, paranoïde et hystérique.
Bref, difficile d'en dire davantage sans révéler les grandes lignes d'un scénario souvent sibyllin. Peu après sa sortie au cinéma, L'Oiseau au plumage de cristal devient la nouvelle référence du genre. Le film est considéré comme le "giallo" par excellence. Un film qui fait l'objet de toutes les convoitises et qui suscite l'admiration de Lamberto Bava, un autre parangon de suspense et de terreur.

Note :17/20

House Of Sin (Bienvenue dans la maison des plaisirs extrêmes)

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Genre : horreur, trash, pornographique (interdit aux - 18 ans)
Année : 1982
Durée : 1h18

L'histoire : La jolie Evangeline Foster tombe en panne sur le bord de la route. Elle accepte d'être ramenée par un certain Marbus, rencontré par hasard. Celui-ci l'emmène chez lui et lui offre l'hospitalité. La douce Evangeline est alors loin de se douter que l'étrange Marbus est un gourou sexuel qui règne en tyran sur une étrange communauté toute entière, à la disposition du moindre de ses désirs. 

La critique :

Après Forced Entry et The Taming of Rebecca sur le blog Naveton Cinéma (http://navetoncinema.canalblog.com/) et Water Power ici même, nous continuons notre cycle sur les roughies, ces films pornographiques américains ultra violents, réalisés dans les années 1970 et 1980. Et aujourd'hui, nous avons à faire à un sacré client puisque House of Sin se situe sans conteste dans le haut du panier de ce genre très particulier.
Les studios Avon qui produisaient ces insanités ont depuis bien longtemps cessé toute activité. Cependant, l'éditeur Alpha Blue a sorti, il y a quelques années maintenant, un box set (en zone 1 uniquement) comprenant les archives de 19 des plus fameux films de cette distribution. Toujours à l'affût d'objets chocs et singuliers, votre serviteur a réussi à se procurer cette compilation outrancière, non sans mal, je dois l'avouer. Le résultat ? Des films kitsch toujours plus outrageants, d'une incroyable perversité, tournés en underground le plus total.

House of Sin, réalisé par Carter Stevens en 1982 (certains avancent la date de 1980), franchit un pas supplémentaire dans les déviances extrêmes et annonce, avec plus de trente ans d'avance, le déferlement d'excès graphiques étalés sans vergogne aujourd'hui sur la totalité des médias audiovisuels. House of Sin est un film précurseur en quelque sorte. On ne relève pas de grande star du X de l'époque au casting mais la présence très étonnante de Robert Kerman (le professeur Monroe de Cannibal Holocaust) dans l'un des deux rôles principaux. Attention, SPOILERS !
Evangeline Foster, une belle jeune femme blonde, tombe en panne de voiture au bord de la route. Elle est aussitôt accostée par un certain Marbus (Robert Kerman), qui lui propose de la raccompagner chez elle. Bien que méfiante au premier abord, elle accepte et tous deux font connaissance lors du trajet. Marbus lui offre alors de s'arrêter chez lui pour boire un verre. Mais Evangeline est droguée à son insu. Marbus, aidé par de mystérieuses assistantes, la transporte jusqu'à une chambre où elle va passer la nuit.

A son réveil, la jeune femme constate avec effroi qu'elle est tombée au beau milieu d'une secte sauvage aux pratiques sexuelles débridées, où Marbus règne en maître absolu. Le gourou se fait tout d'abord "préparer" par une femme non consentante que deux de ses sujets sont chargés de mettre en condition avant de l'offrir au maître. Puis, la pauvre Evangeline est entreprise à son tour et contre son gré dans un duo lesbien imposé par l'assistante lubrique de Marbus.
Evidemment, la perversité va rapidement s'installer dans cette maison de tous les péchés. S'en suivront alors d'incroyables tableaux érotiques, dont un superbe cunnilingus vertical, ou encore une séquence SM qui met en scène une maîtresse fouettant son esclave sur les parties génitales avant de le soumettre à une séance d'urophilie (que l'on appelle également "douche dorée") d'anthologie. L'ambiance fortement dépravée du lieu finit par par gagner peu à peu Evangeline qui décide de s'adonner à tous les plaisirs, pactisant ainsi avec l'infâme Marbus.

Admise dans la secte, elle devra poursuivre une initiation bien particulière. Ainsi les autres membres de la communauté l'amèneront dans une cave secrète où se trouvent des instruments de tortures, plus ou moins moyenâgeux, destinés à accroître le plaisir des sens par le martyre de la chair... Moins de dix ans après The Devil in Miss Jones, la "class touch" du porno chic est définitivement à ranger au rayon des bons souvenirs. Au milieu des années 1970, Shaun Costello et Zebedy Colt avaient déjà désacralisé (si on peut employer ce mot) la pornographie en démolissant un à un tous les codes du sexuellement correct à travers des oeuvres ultra violentes. Carter Stevens, lui, ne donne pas tout à fait dans le même registre.
On serait même tenté de dire que le réalisateur essaie de réinstaurer un semblant de respectabilité au genre par le biais d'une mise en scène moins caricaturale et plus recherchée. Dans House of Sin, pas d'actes avilissants et répugnants comme on pouvait en voir dans Water Power ou Unwilling Lovers. Toutefois, un roughie reste un roughie et ce film ne déroge en rien à la règle des exrtavagances qui caractérisent ces ouvrages cinématographiques.

Au contraire, le réalisateur innove dans le sensationnalisme et l'extrême en ajoutant de la démesure à la démesure. Ainsi, le scénario pour le moins basique ne sera ici d'un prétexte fallacieux à une litanie de scènes toutes plus hardcore les unes que les autres. Ici, le spectateur (voyeur serait un terme plus approprié) ne prend guère de plaisir. Il subit de plein fouet l'incroyable violence du spectacle proposé par le réalisateur. Car le film, dans sa version intégrale, présente des séquences absolument dantesques.
Parmi les plus marquantes, citons une perforation de tétons par aiguille chauffée à blanc, des applications d'aiguilles d'acupuncture sur un pénis fortement érectile (comme quoi, ceux qui s'adonnent aux débordements trash dans Most Disturbed People On Planet Earth 2 n'ont rien inventé), des flagellations à la roue tournante et surtout un phénoménal anal arm fist fucking pratiqué par une femme mûre sur un homme encore plus mûr. Quelque chose me dit que le monsieur aura eu beaucoup de mal à s'asseoir les jours suivants.

Les acteurs sont donc en mode performance, ce qui à l'époque, était totalement inédit dans le cinéma pornographique. Vous l'aurez compris. House of Sin ne fait pas dans la dentelle et se pose en poids lourd incontestable de sa catégorie. Du X taille XXL, si je puis dire. Avant de conclure, revenons un instant sur le cas de Robert Kerman. Si vous voulez voir le très sérieux professeur Monroe de Cannibal Holocaust s'encanailler le zizi à l'air et s'activer studieusement auprès de demoiselles peu farouches, c'est ici que ça se passe. Néanmoins, certainement honteux de cette dérive pornographique passagère, l'acteur a fait enlever ce film de sa fiche Wikipédia. Spécimen avant coureur du flot d'images dépravées qui déferlent de nos jours sur Internet, House of Sin place très haut la barre de la perversion.
Ce film représente avec quelques autres un témoignage ou une époque faite d'excès à outrance et d'insouciance libertaire des moeurs juste avant que le fléau du Sida ne vienne complètement changer la donne.

Note :?

 

tumbling doll Inthemoodforgore

L'Inspecteur Ne Renonce Jamais (Un shérif à San Francisco)

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l'inspecteur ne renonce jamais

 

Genre: policier, action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1976
Durée: 1h36

L'histoire : Si la police de San Francisco ne remet pas immédiatement 200 000 dollars à un homme qui vient de commettre un crime, il recommencera au rythme d'un assassinat par jour. L'inspecteur Harry Callahan est sur ses talons.  

La critique :

James Fargo est surtout connu pour avoir produit Les Dents de la Mer en 1975. Dès 1976, il décide de se lancer dans la réalisation avec L'Inspecteur Ne Renonce Jamais, le troisième chapitre de la saga, après L'Inspecteur Harry et Magnum Force. A l'origine, c'est Clint Eastwood, alias Harry Callahan, qui devait réaliser ce troisième chapitre.
Mais l'acteur est déjà impliqué sur le tournage de Josey Wales hors-la-loi. Il décide alors de passer le relais à James Fargo. Le cinéaste et l'acteur se connaissent bien. Ils ont déjà tourné ensemble dans La Sanction. Ils se retrouveront par ailleurs dans Doux, dur et dingue en 1978. Le scénario de L'Inspecteur ne renonce jamais subit de nombreuses retouches et modifications.

A la base, le script initial est écrit par deux étudiants en cinéma de San Francisco, Gail Morgan Hickman et S.W. Schurr. Fans invétérés des deux premiers films, ils s'inspirent du kidnapping d'une certaine Patricia Hearst pour le scénario. Ils rencontrent Clint Eastwood qui apprécie l'histoire. Néanmoins, l'acteur a quelques réticences. Certaines parties du script nécessitent des rectifications.
Qu'à cela ne tienne, Clint Eastwood retravaille à nouveau le scénario. Le titre original de ce troisième volet, The Enforcer, est un hommage appuyé au film La Femme à Abattre, avec Humphrey Bogart, sorti en 1951. Hormis Clint Eastwood, L'Inspecteur ne renonce jamais réunit Tyne Daly, Harry Guardino, Bradford Dillman et John Mitchum.

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Autant le dire tout de suite. On tient là le dernier chapitre valable de la saga. Par la suite, la franchise s'enlisera soit dans le rape and revenge (Le retour de l'inspecteur Harry), un genre très en vogue dans les années 1970 et 1980, soit dans le navet quasi intégral (La dernière Cible). Attention, SPOILERS ! En 1976 à San Francisco, l’inspecteur Harry considéré comme trop violent par ses supérieurs, est muté de la Brigade criminelle au Service du personnel.
Or un Front de Libération du Peuple, équipé d’armes de guerre et dirigé parBobby (un psychopathe radié des forces spéciales pendant la guerre du Viêt-Nam) menace la ville. A la suite de l’assassinat, par ce groupe, de son co-équipier Di Giorgio, on adjoint à Harry une inspectrice inexpérimentée : Kate.

Ils enquêtent dans le milieu des activistes politiques ou même religieux. Ils sont sur la bonne piste lorsque les autorités arrêtent l’indicateur de Harry : celui-ci s’en prend publiquement au maire et est radié. Lorsque ce dernier est enlevé et le prix de sa rançon fixé, Harry est à nouveau chargé de l’enquête : elle le mène des quartiers chauds au pénitencier désaffecté d’Alcatraz.
Kate a tenu à l’accompagner et s’y fait tuer. Harry extermine les ravisseurs et libère le maire, tandis qu’un hélicoptère arrive avec l’argent de la rançon. Au moment de sa sortie, L'Inspecteur ne renonce jamais est presque unanimement conspué et brocardé par les critiques et la presse cinéma. Pourtant, quelques années après sa sortie, le film est réévalué par ses mêmes contempteurs.

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A l'origine, ce troisième volet devait s'intituler Moving Target pour finalement se transmuter en The Enforcer, soit littéralement "celui qui donne à une loi ou à une règle sa force en l’appliquant, qui la fait respecter, au besoin par la contrainte". Un titre qui résume parfaitement l'essence même de ce troisième chapitre. Au moins L'Inspecteur ne renonce jamais a le mérite de se démarquer de ses prédécesseurs. A contre courant de Magnum Force, le film signe paradoxalement un retour aux origines, celles du premier opus, avec cette ambiance sombre, nihiliste et anxiogène.
Cette fois-ci, Harry Callahan doit affronter un groupe d'activistes révolutionnaires aux méthodes expéditives et radicales. A l'inverse, il doit toujours mener la justice et faire respecter la loi auprès de criminels ordinaires dans un San Francisco transformé en jungle urbaine.

Sur ce dernier point, L'Inspecteur ne renonce jamais n'est pas sans rappeler le premier volet. Néanmoins, le film se distingue de son modèle par son scénario, plus complexe qu'il n'y paraît. Dans cette nouvelle enquête, Harry est affublé d'une équipière aussi maladroite qu'inexpérimentée, Kate (l'excellente Tyle Daly). Egal à lui-même, l'inspecteur fulmine et agonit sa partenaire de remarques machistes et d'acrimonies dont il a le secret.
A ce sujet, James Fargo lui-même verse dans la caricature anti-féministe. Dans un premier temps, Kate multiplie les bourdes. Mais ensuite, les rôles s'inversent. Contre toute attente, la jeune femme policière devient la nouvelle protectrice d'Harry Callahan.  

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Dans ce troisième chapitre, l'inspecteur joue les shérifs de service. Toujours méprisé par ses supérieurs, Harry Callahan fait fi de l'autorité et du maire de la ville. Toutefois, son portrait interroge. S'il respecte sa nouvelle coéquipière, celle-ci devra néanmoins se sacrifier pour obtenir le respect et la reconnaissance de notre cher l'inpecteur. Si James Fargo se montre plutôt compétent derrière la caméra, le réalisateur ne possède pas le même génie de la mise en scène que ses augustes prédécesseurs.
Ensuite, James Fargo nous gratifie parfois de séquences absconces à l'humour graveleux et inutile. A l'image de cette scène se déroulant dans une morgue et se terminant sous les rires et les quolibets. Mais ne soyons pas trop sévères. Ce troisième film de la série contient encore de nombreuses séquences surprenantes, parfois assez violentes, voire dramatiques, notamment la conclusion finale.
Bref, L'Inspecteur Ne Renonce Jamais marque bel et bien l'aboutissement de la saga. 

Note : 14/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

Sutures (Autopsie à vif)

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Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année: 2009
Durée: 1h23

L'histoire : Des amis de longue date partent pour un week-end tranquille. Ils vont se retrouver sur le chemin du Dr. Alexander Tatum, un chirurgien fou. Pour ces jeunes gens, désormais traqués, la lutte pour la survie commence. 

La critique :

Ce n'est pas une grande nouvelle. Cela fait désormais plus de dix ans que le torture porn s'est démocratisé au cinéma et surtout en vidéo. Les succès de Saw (James Wan, 2004) et de Hostel (Eli Roth, 2005) vont influencer et engendrer de nombreux succédanés. C'est par exemple le cas de Sutures (2009), réalisé par une certaine Tammi Sutton, inconnue au bataillon.
Evidemment, le long-métrage n'a pas bénéficié d'une sortie au cinéma, mais d'un direct-to-dvd (DTV). La distribution du film réunit Jason Landon, Carlos Lauchu, B.J. Britt, Andrew Pine, Allison Lange et Azie Tesfai. Visiblement, Tammi Sutton a beaucoup appréciéHostel, un peu trop peut-être. Néanmoins, le scénario de Sutures se différencie de son modèle par une histoire fuligineuse racontée par Sienna (Allison Lange), l'héroïne du film.

Attention, SPOILERS ! La vie d’un groupe d’amis de longue date prend un détour mortel lorsque leur chemin croise celui d’Alexander Tatum, un chirurgien militaire. C’est un chasseur, traquant ses victimes avec le plus grand soin. Très vite, ces jeunes se rendent compte qu’Alexander n’est que le début des ennuis. Ils se retrouvent empêtrés dans une lutte pour leur survie face à un homme d’affaire sociopathe et son équipe démoniaque. Ces monstres ne reculeront devant rien pour continuer leur trafic d’organes.
En résumé, Sutures pourrait se résumer à un quasi remake d'Hostel version "trafic d'organes". Cependant, cette modeste production gore et horrifique se démarque du film d'Eli Roth par son scénario retors et alambiqué.

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Par ailleurs, le script de Sutures ne présente qu'un intérêt assez relatif. Trop sérieux dans sa tonalité, le film manque terriblement d'humour, de ce fameux second degré qui fait parfois la différence. De surcroît, le scénario du film repose sur des protagonistes sans envergure. Il faudra se contenter d'acteurs musculeux et d'actrices sorties d'une école de mannequinat.
En outre, Allison Lange est le personnage central du film. Dès les premières minutes, le film a le mérite de présenter les inimitiés. Sienna est la seule survivante d'une mystérieuse organisation qui s'adonne au trafic d'organes (Je renvoie au synopsis...). Elle raconte son histoire et son long supplice à un inspecteur de police. Le film peut enfin commencer...

En l'occurrence, l'enquête policière est vite reléguée aux oubliettes par de nombreux flash-back. La première partie se focalise essentiellement sur ses principaux protagonistes. La première demi-heure du film est donc ponctuée par de nombreuses conversations absconses et oiseuses. Ensuite, l'interprétation laisse clairement à désirer. Seule la belle Allisson Lange tire son épingle du jeu.
A aucun moment, Sutures ne parvient à susciter la moindre empathie pour ses divers protagonistes. Même le maniaque de service, sorte de médicastre fan du scalpel, ne présente aucun intérêt. 
Certes, cette pellicule trash se suit avec un ennui poli. Clairement, Sutures n'a pas à rougir de la comparaison avec la plupart des tortures porn actuels. 

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Question boucherie, le long-métrage délivre largement son lot de réjouissances rougeoyantes : opération à ventre ouvert, section de mamelons, éviscérations et diverses excisions font partie du menu fretin. Néanmoins, Sutures ne parvient jamais à se hisser au niveau des films de James Wan et d'Eli Roth (donc respectivement Saw et Hostel, au cas où vous n'auriez pas suivi).
Le scénario de Sutures multiplie les fausses pistes pour mieux farder certaines incohérences. Ensuite, malgré quelques scènes de tripailles plutôt réussies, le film ne parvient pas à tenir en haleine sur la durée, pourtant courte (à peine une heure et 25 minutes de bobine). A la fin du générique final, il ne reste rien ou presque de cette pellicule trash sans envergure.
En panne d'inspiration, les scénaristes nous proposent quelques révélations. En vain. Dans Sutures, peu ou prou de rebondissements. Seule la conclusion finale, loin d'être stupide par ailleurs, pourra éventuellement surprendre les amateurs du genre. Enfin, malgré ses séquences sanglantes et de démembrements à profusion, Sutures ne parvient jamais à susciter le moindre sentiment de terreur et d'empathie à l'égard de ses protagonistes. Mais ne soyons pas trop sévères, le film n'est pas un navet non plus.
Finalement, il n'est qu'un torture porn supplémentaire. Chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film...

Note : 08.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

Monstrosity (Bonnie and Clyde from underground)

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Monstrosity

Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 2014
Durée : 1h15

L'histoire : Kevin et Nord ont subi d'effroyables maltraitances durant leur enfance. Devenus adultes, ils ont sombré inéluctablement dans la drogue. Leur vie a basculé dans le chaos et la violence. Désormais, ils assouvissent une vengeance inextinguible par le biais de tortures qu'ils infligent à des personnes innocentes tout en filmant leurs exactions. 

La critique :

Il y a quelques semaines, nous nous étions intéresséàMadness of Many, le premier film notable du réalisateur danois Kasper Juhl. J'avais eu sur cette oeuvre un avis mitigé au vu de la trop grande ressemblance tant sur le fond que sur la forme, avec la trilogie Vomit Gore de Lucifer Valentine. Il s'agissait donc de voir si le cinéaste nordique avait rectifié le tir en insufflant un propos plus personnel à son film suivant, Monstrosity. Précédé d'une réputation pour le moins sulfureuse, Monstrosity promettait d'envoyer du brutal, du très brutal même.
Pour certains, il devait même établir une nouvelle référence trash, en Europe tout du moins. Ah bon ? Ceux qui ont imprudemment claironné sur quelques sites spécialisés le côté parfois insoutenable du film n'ont pas dû voir beaucoup d'oeuvres extrêmes dans leur existence... Autant vous le dire tout de suite, ce film est à tout point de vue une grosse déception, pour ne pas dire un véritable naufrage.

De quelques côtés que l'on puisse l'aborder, on peine à trouver quoique ce soit à sauver de cette oeuvre pourtant très récente. Juhl ne pourra même pas se réfugier derrière le prétexte fallacieux d'un cinéma underground et donc de son manque inhérent de moyens. Il suffit d'aller jeter un coup d'oeil chez Marian Dora pour se rendre compte de ce que certains réalisateurs peuvent faire avec peu d'argent et beaucoup de talent. C'est donc un spectacle à la limite du pitoyable auquel nous avons droit et le désappointement est d'autant plus grand que Madness of Many avait laissé entrevoir de la part du réalisateur de réelles qualités artistiques. Attention, SPOILERS !
Kevin et Nord forment un couple de junkies complètement shootés. Enfants, ils ont subi de terribles maltraitances qui les ont détruit psychologiquement. Devenus adultes, ils se sont transformés en meurtriers sadiques qui torturent et assassinent gratuitement des innocents, tout en ne manquant pas de filmer la moindre de leurs exactions.

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Le film débute par une intrusion ultra violente du couple chez des particuliers choisis au hasard, battus et achevés sans autre forme de procès. Puis nous suivons la dérive de deux jeunes gens au gré de leurs pérégrinations, entre beuveries et meurtres odieux. Les victimes sont pour la plupart des jeunes femmes qu'ils séquestrent avant de salement les torturer et de les exécuter. Les méfaits se déroulent dans une pièce insalubre au coeur d'une usine désaffectée.
Après qu'ils aient exécuté une victime, les deux tueurs se retrouvent confrontés à deux individus en train de voler leur voirture sur le parking de l'usine. Une bagarre s'engage au cours de laquelle Kevin et Nord tuent l'un des voleurs. Son compagnon (une femme en l'occurrence) sera torturée et achevée à coups de marteau. S'en suivra une dispute finale où Kevin, pris d'un énième excès de colère, étranglera Nord sans que l'on comprenne pourquoi. Clap de fin !

Là, c'est certain. On peut affirmer que Kasper Juhl souffre d'un sérieux manque d'inspiration et c'est plutôt inquiétant pour un jeune réalisateur ambitieux qui se veut être la relève du cinéma trash sur le vieux continent. En effet, Madness of Many souffrait déjà de copier (et de manière ostensible) les composantes essentielles de la trilogie de Lucifer Valentine. Ici, Juhl en rajoute une couche dans le plagiat en biglant furieusement du côté des August Underground.
On retrouve au détail près l'ensemble des éléments qui composaient l'univers malsain des films de Fred Vogel : le côté taré des psychopathes de service, une caméra qui donne le tournis et ce vrai faux snuff étalé complaisamment avec actes de barbarie à la clé, subis par des victimes expiatoires. Et comme si cela ne suffisait pas, l'actrice principale s'affiche avec un jogging flanqué d'un "Toetag Pictures" sur le dos. Toetag Pictures qui n'est autre que la boîte de production de Fred Vogel... A ce niveau, c'est carrément une déclaration d'amour au réalisateur américain !

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Seules (pauvres) initiatives personnelles de la part du réalisateur danois, l'utilisation d'un noir et blanc craspec et surtout, d'un procédé qui déforme la voix des acteurs en leur donnant une tonalité d'outre-tombe. Du coup, les dialogues deviennent purement et simplement inintelligibles. Seuls des "fuck" répétés à l'envie (encore un point commun avec les August Underground) demeurent compréhensibles. Mais le très gros point faible de Monstrosity est qu'en dehors des scènes de meurtres, l'histoire confine au zéro absolu. Durant plus d'une heure dix de bobine, le spectateur doit subir une intrigue sans queue ni tête, où les protagonistes boivent des bières en poussant des cris de dégénérés, se "picousent" ou font de grands gestes obscènes face à la caméra. Franchement, on a connu plus passionnant comme scénario !
Le film n'a donc strictement rien à raconter ni aucun message à délivrer. Bref, l'oeuvre de Kasper Juhl patauge sans vergogne dans un marécage de médiocrité cinématographique. Les amateurs d'effets sanguinolents n'auront pas non plus de quoi se consoler puisque le gore est réduit à sa portion la plus congrue.

Un découpage de langue (bâclé), une rapide éviscération et un égorgement douteux constituent l'indécent menu des festivités. Quant au défonçage crânien à coups de marteau, il est juste à hurler de rire tant il est mal fait et que l'on peut voir aisément qu'il s'agit d'un mannequin. Non décidément, il n'y a rien à sauver de ce métrage auprès duquel les trois August Underground ressemblent à des chefs d'oeuvre. Quand on connaît la "qualité" pour le moins aléatoire de la trilogie américaine, cela donne une idée du niveau de Monstrosity... Le problème vient bien de Kasper Juhl car le bonhomme ne se comporte pas du tout en réalisateur mais en fan énamouré.
Ses hommages récurrents et appuyés aux oeuvres de Lucifer Valentine et Fred Vogel en deviennent égrillards et risibles. D'autant plus que les films (je devrais dire plutôt "les photocopies") du réalisateur danois sont très loin d'arriver à la cheville de ceux qu'il plagie. En tout état de cause, Juhl navigue à vue sans trop savoir où il va et il est clair qu'il n'a pas encore trouvé son propre style, son propre univers. Au final, prédomine un sentiment de désillusion concernant ce nouveau venu qui aura bien du mal à faire oublier ses débuts ratés dans la réalisation.

Côte : Navet

tumbling doll Inthemoodforgore

Les Dents de la Mer 2e Partie (Cette fois-ci, il bouffe un hélicoptère !)

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dents de la mer 2e partie

 

Genre: horreur, action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1978
Durée: 1h56

L'histoire : Plusieurs disparitions ont lieu aux alentours de la station balnéaire Amity. A la découverte d'un orque échoué et déchiqueté, Martin Brody, le chef de la police, est convaincu qu'il a de nouveau affaire à un requin.  

La critique :

Après l'immense succès du premier volet, il était logique qu'une suite soit réalisée trois ans plus tard. Bienvenue dans Les Dents de la Mer 2e Partie, sorti en 1978 ! Cette fois-ci, Steven Spielberg n'est plus de la partie. Il est remplacé par un "frenchy", Jeannot Szwarc, un vrai tâcheron en l'occurrence, principalement spécialisé dans la comédie "nanarde" et putassière.
On lui doit notamment La Vengeance d'une blonde, Hercule et Sherlock, Les Soeurs Soleil et Supergirl. Bref, Jeannot Szwarc est le véritable spécialiste des flatulences cinématographiques. Heureusement pour lui, Les Dents de la Mer 2e Partie reste son meilleur film. De làà parler d'une réussite, il y a un pallier que je n'oserai pas franchir.

En l'occurrence, les distributeurs ont eu la bonne idée de ne pas utiliser le titre original français, Les Dents de la Mer 2, afin d'éviter les mauvais calembours, "Les dents de la merde". C'est pourquoi il lui a été substitué la terminologie Les Dents de la Mer 2e Partie. Voilà pour la petite anecdote inutile ! Le scénariste de ce second volet, Peter Benchley, propose un premier script aux producteurs.
Le cacographe propose une histoire absconse qui tournerait autour des enfants de Brody et Quint. Mais les premières ébauches ne sont guères éloquentes. Le scénario est logiquement rejeté par Universal Studios. Les dirigeants de la firme décident alors de reprendre les mêmes protagonistes et une histoire peu ou prou similaire. La distribution du film réunit Roy Scheider, Lorraine Garry, Murray Hamilton et Joseph Mascolo.

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Attention, SPOILERS ! Trois ans après les événements du premier volet, des vacanciers sans méfiance recommencent à disparaître, d'une façon qui semble un peu trop familière. Seul Martin Brody, le chef de la police, qui a déjà affronté le grand requin blanc par le passé, semble connaître la vérité. Vous l'avez donc compris. On prend les mêmes et on recommence !
Doté d'un budget de vingt millions de dollars, Les Dents de la Mer 2e Partie est loin de faire l'unanimité. Au moment de sa sortie, les critiques sont plutôt partagées. Clairement, ce second chapitre n'apporte aucune nouveauté par rapport à son modèle. D'ailleurs, Steven Spielberg, le réalisateur du premier, a poliment décliné l'invitation. Pourtant, le film fait à nouveau recette. Le public répond toujours présent dans les salles obscures. 

Certes, sur la forme, Les Dents de la Mer 2e Partie s'apparente à une série B horrifique solidement troussée. Sans plus. Vous pouvez oublier les nombreuses références du premier, entre autres, le roman d'Hermann Melville, Moby Dick. Contrairement à Steven Spielberg, Jeannot Szwarc élude toute critique de notre société consumériste. Cette fois-ci, le requin mangeur d'hommes ne symbolise plus ce système capitaliste et mercantile uniquement focalisé par l'appât du gain.
Mais ne soyons pas trop sévères. En soi, ce second chapitre est le digne épigone de son prédécesseur. Bien que largement inférieur, entre autres, au niveau de la mise en scène, Les Dents de la Mer 2e Partie remplit largement son office. Jeannot Szwarc le sait. Il ne possède pas le talent d'un Steven Spielberg.

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C'est probablement pour cette raison que le cinéaste mise essentiellement sur l'action. En l'occurrence, Les Dents de la Mer 2e Partie se montre bien plus carnassier et vindicatif que son illustre devancier. Le film va directement à l'essentiel en présentant directement le inimitiés. L'effet de surprise n'est plus au rendez-vous. Cette fois-ci, le chef de la police, Martin Brody, doit affronter le grand requin blanc seul.
Contrairement au film de Steven Spielberg, ce second volet s'intéresse assez peu à ses protagonistes. Paradoxalement, c'est aussi son gros point faible. Par exemple, on se contrefout des mésaventures du fils Brody et de ses comparses impubères. D'ailleurs, le film s'attarde parfois sur leurs conversations oiseuses. 
Plutôt ingénieux et recherchant avant tout l'efficacité, Les Dents de la Mer 2e Partie reste aussi le dernier chapitre mémorable de la saga.

Le long-métrage contient encore de nombreuses séquences de frousse et de carnage solidement troussées. A l'image de cet hélicoptère assailli puis dévoré par le squale à l'appétit aiguisé. Toutefois, peu ou prou de surprises au programme. Le grand requin sanguinaire continue ses collations en toute tranquillité. Le phénomène Jaws est en marche. Les épisodes suivants ne retrouveront jamais la fougue, la hargne et la vigueur de leurs prédécesseurs.
Encore aujourd'hui, Les Dents de la Mer 2e Partie n'a pas à rougir de la comparaison avec les meilleurs films de requins actuels, entre autres, The Reef
Conspué et semoncéà sa sortie, le film semble obtenir un regain de reconnaissance au fil des années. Une suite ou plutôt une séquelle tout à fait recommandable donc !

Note : 13.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


The Collection (Dans l'antre du Collectionneur)

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Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année: 2011
Durée: 1h22

L'histoire : Le jeune homme Arkin, après avoir échappé aux griffes vicieuses d'un serial killer surnommé"le collectionneur", doit se résoudre à aller sauver la fille d'un père fortuné, qui a été enlevée par ce fou dangereux

La critique :

Marcus Dunstan est loin d'être un inconnu dans le milieu du cinéma gore et horrifique. Tout d'abord scénariste, il écrit les scripts de Feast, Feast 2 : Sloppy Seconds et Feast 3 : The happy finish. Les trois films rencontrent un certain succès en vidéo et surtout auprès des amateurs d'effusions sanguinaires. Néanmoins, c'est surtout sa participation (toujours en tant que scénariste) àSaw 4, Saw 5, Saw 6 et Saw 3D qui va lancer définitivement sa carrière.
En 2009, Marcus Dunstan décide enfin de passer derrière la caméra avec The Collector. Dans un premier temps, le réalisateur écrit un premier scénario conçu comme la préquelle de Saw premier du nom. Mais les producteurs s'opposent à cette idée qu'ils jugent saugrenue.

Le concept du métrage évolue au fil des écritures. Dans un premier temps, le film doit s'intituler The Midnight Man. Ce sera finalement The Collector. On reconnaît tout de suite l'influence de Saw et de ses nombreux épisodes : des pièges diaboliques, des tortures à profusion, une horreur qui se déroule en huis clos et un psychopathe énigmatique et insaisissable.
Telle est la recette de The Collector. Contre toute attente, la formule est d'une redoutable efficacité. A tel point que Marcus Dunstan envisage très vite une suite, The Collection, sortie en 2011. Fidèle à lui-même, Marcus Dunstan est toujours l'auteur du scénario, écrit avec la collaboration de Patrick Melton. La distribution du film réunit Josh Stewart (déjà présent dans le premier volet), Lee Tergesen, Christopher McDonald, Emma Fitzpatrick et Randall Archer.

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The Collection reprend là où les choses s'étaient arrêtées dans le premier chapitre. Attention, SPOILERS ! Détenu dans une malle par un mystérieux tueur, Arkin parvient à s’échapper durant un massacre aux proportions dantesques. Hospitalisé et sous bonne garde de la police, il est toutefois contraint d’aider les hommes de main d’un homme fortuné dont la fille unique a été enlevée par le tueur.
Arkin et quelques hommes en armes vont alors se jeter dans la gueule du loup en entrant dans le repaire du tueur ! Bref, on prend les mêmes et on recommence ! La seule différence, et elle est de taille, c'est que l'action se déroule dans l'antre du collectionneur lui-même. En outre, le repère du psychopathe ressemble à un agrégat de pièces détachées humaines transformé en salle d'opérations chirurgicales à coeur ouvert !

Le criminel semble vouer une passion dévorante pour les insectes et les araignées. Fort du succès du premier volet, Marcus Dunstan dispose de moyens plus conséquents. En l'occurrence, cette suite s'apparente à une nouvelle fête foraine de l'horreur. Sur ce dernier point, The Collection n'est pas sans rappeler les derniers chapitres de la saga Saw, eux aussi transformés en "Luna Parc" du gore.
Néanmoins, contrairement à ses modèles, The Collection ne sombre jamais dans le ridicule. Vous avez aimé le premier ? Alors, vous devriez logiquement apprécier cette suite, peu ou prou du même niveau. Dès les premières minute du générique, Marcus Dunstan a le mérite de présenter les inimitiés. 
Après les événements du premier, le Collectionneur est devenu le psychopathe le plus recherché des Etats-Unis.

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Qu'à cela ne tienne, le maniaque du scalpel et du bistouri ne tarde pas à se manifester. Arkin, à la fois le larron et le héros du premier volet, doit à nouveau affronter le psychopathe cagoulé. Entre temps, le criminel a déjà kidnappé la jeune fille d'un homme d'affaires cossu. D'emblée, Marcus Dunstan nous propose une séquence de tripailles dans une boîte de nuit à coup de moissonneuse batteuse.
Clairement, le cinéaste et cacographe ne fait pas dans la dentelle. Conscient que l'effet de surprise ne sera plus au rendez-vous, le réalisateur multiplie les pièges sanguinaires et démoniaques. Jamais à court d'idées, Marcus Dunstan va directement à l'essentiel en plongeant ses protagonistes dans la demeure vermoulue et labyrinthique du Collectionneur.

Plus fun, plus gore et plus dégénéré que son prédécesseur, The Collection reste toutefois assez laconique sur les véritables intentions de son psychopathe "dézingué du bulbe". Certes, on relève encore de nombreuses séquences solidement troussées. La vraie star du film, c'est évidemment le Collectionneur lui-même. Néanmoins, dans le rôle d'Arkin, Josh Stewart se transforme en vengeur de la veuve et de l'orphelin. Le tueur trouve enfin un adversaire à sa mesure.
L'affrontement entre les deux hommes tient les promesses annoncées. Contrairement àSaw et ses tristes épigones, The Collection nous épargne les longues homélies d'un psychopathe lapidaire qui préfère s'exprimer avec la lame de son opinel. Un choix judicieux qui permet au film de s'éloigner du carcan établi par Saw et tous ses succédanés.

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Cependant, The Collection n'est pas exempt de tout reproche. Certes, le film se montre particulièrement généreux et délivre largement son lot de réjouissances gores et machiavéliques. Paradoxalement, le film ne parvient jamais à susciter le moindre frisson. La faute à un script abscon et sans grand intérêt. A force d'accumuler les séquences d'hémoglobine, Marcus Dunstan et son équipe ne parviennent jamais à masquer l'absence totale de scénario. Ici, peu ou prou de surprises et de rebondissements. 
Certes, Marcus Dunstan est un fervent admirateur du cinéma de Dario Argento, un réalisateur auquel il rend largement hommage à travers The Collection. Hélas, la comparaison s'arrête bien là. Enfin, on relève de nombreuses incohérences. Par exemple, Arkin se montre plus compétent que la police pour retrouver la piste du serial killer... Bref, si The Collection se montre plutôt convaincant en termes de tripailles et autres effusions sanguinaires, cette suite se révèle (au final) assez inutile.

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

L'Ange et la Femme (Amour céleste interdit)

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Genre : fantastique, inclassable, expérimental (interdit aux - 16 ans)
Année : 1977
Durée : 1h22 (cut) / 1h28 (uncut)

L'histoire : Dans les immenses espaces des plaines canadiennes, une belle jeune femme est mortellement atteinte par des coups de feu. Un homme étrange nommé Gabriel et doté de pouvoirs sunaturels la ramène à la vie. Alors qu'elle n'a plus aucun souvenir de son passé, l'être mystique va lui réapprendre le sens des choses et lui redonner goût à la vie. Entre la créature céleste et la créature terrestre va se nouer un amour aussi passionnel qu'impossible.

La critique :

1977 marque définitivement la courte période de provocation dont Carole Laure aura fait preuve à ses débuts d'actrice. L'Ange et la Femme constituera donc pour l'actrice canadienne le troisième et dernier volet d'un (faux) tryptique sulfureux, commencé avec La mort d'un bûcheron en 1973, et poursuivi l'année suivante avec le célébrissime Sweet Movie. Après, sa carrière opérera un virage à 180 degrés puisqu'elle tentera alors sa chance en France, où elle effectuera ses débuts dans La Menace, sous la direction d'Alain Corneau et aux côtés d'Yves Montand. Un tout autre univers.
Mais revenons àL'Ange et la Femme. Oeuvre étrange et mystérieuse s'il en est, le film de Gilles Carle traîne derrière lui une réputation à la nébulosité subversive. Réputation due essentiellement à une scène qui fit couler beaucoup d'encre à l'époque et dont nous reparlerons plus tard. Il n'est pas évident d'aborder un tel film tellement il pourrait se revendiquer d'influences multiples. Celles de Bunuel et de Cocteau sautent aux yeux tant le film est imprégné d'un surréalisme asynchrone et contemplatif.

On perçoit également dans les effets visuels une certaine filiation avec l'expressionnisme allemand des années 1930, évidemment très modernisé. Et à tout cela, on pourrait ajouter un soupçon de l'univers lynchéen, période Eraserhead. Bref, un style déroutant qui pourra rebuter le spectateur de prime abord, l'intriguer par la suite, et pourquoi pas le subjuguer au final. Personnellement, c'est le cheminement que j'ai effectué en regardant pour la première fois cet objet filmique non identifié (OFNI).
L'action se concentre essentiellement sur deux personnages, les autres n'ayant que des rôles de faire valoir. Aux côtés de Carole Laure, c'est son mari Lewis Furey (épousé l'année précédente) qui interprète l'ange Gabriel. Furey fut et reste aujourd'hui un auteur-compositeur ainsi qu'un metteur en scène de réputation internationale. Un touche-à-tout hyper talentueux qui, cependant, ne persévérera pas très longtemps en tant qu'acteur. Attention, SPOILERS ! Fabienne, une belle jeune femme, est poursuivie et abattue par un groupe de bandits lancés à sa poursuite.

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Laissée pour morte dans la neige, elle est recueillie par un jeune homme qui vit dans une maison isolée, à la lisière des forêts. L'homme est en fait l'ange Gabriel qui s'est réincarné sous forme humaine. Fasciné par la beauté de Fabienne, il guérit ses plaies puis la ressuscite. Mais la jeune femme, devenue amnésique et lunaire, a totalement oublié son passé et même jusqu'à son propre nom. D'abord effrayée par la personnalité surnaturelle de son sauveur, Fabienne prend la fuite. 
Mais épuisée, elle tombe à quelques pas de la maison. De cet instant, une relation fusionnelle va s'installer entre l'ange et la femme. Au fur et à mesure, Gabriel lui réapprend la signification des choses et lui redonne goût à l'existence. Il l'initie à la musique et aux plaisirs de l'amour dans lesquels ils vont tous les deux s'abandonner à corps perdus. Il lui communique aussi quelques uns de ses pouvoirs divins, dont celui d'enflammer des arbres par la pensée. En même temps que Fabienne tombe, à son tour amoureuse de cet être mystique, elle retrouve peu à peu la mémoire et avec les circonstances des événements qui l'ont amenée à ce funeste sort.

Elle entreprend contre l'avis de Gabriel de remonter le fil des événements en se rendant à la ville où elle retrouve ses anciens bourreaux. Et l'histoire va se répéter. A nouveau, ils la kidnappent et la tuent dans la plaine enneigée. Mais cette fois-ci, Gabriel ne sera plus là pour la sauver. En dépit d'un prix au festival du film fantastique d'Avoriaz en 1978, L'Ange et la Femme se verra contraint à une diffusion extrêmement confidentielle lors de sa sortie. Introuvables dans les vidéos clubs pendant des années, les rares copies du film ne sont généralement présentées que dans une version amputée de six minutes par rapport à l'originale, quand ce n'est pas sous la forme d'un moyen métrage de 42 minutes.
La faute à une censure imbéciel qui jeta l'opprobre sur une scène d'amour entre les deux acteurs principaux, surtout en raison d'une fellation pratiquée par Carole Laure sur son partenaire. Beaucoup de bruit pour rien en vérité puisque la scène se déroule dans une quasi obscurité et qu'en plus, Carole Laure et Lewis Furey étaient mari et femme à l'époque.

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Et 38 ans après, ils le sont toujours ! Jugée scandaleuse à l'époque, cette scène et la controverse qui s'en suivit feraient presque sourire aujourd'hui. En tout cas, Gilles Carle nous livre un film absolument inclassable. Un film dont les 45 minutes initiales sont d'une lenteur extrême. Pourtant jamais on ne ressent cette lourdeur soporifique que l'on aurait pu redouter aux premiers instants du visionnage. Et cela grâce à l'atmosphère onirique que le réalisateur a su installer au fil de l'histoire et qui submerge peu à peu le spectateur. Le silence envoûtant des grands espaces, un noir et blanc saturé, la musique chaotique, la neige éclatante contrastant avec l'intense pénombre dans laquelle se déroulent les scènes tournées à l'intérieur : tout contribue à rendre l'ambiance presque irréelle.
Le côté fantastique des événements, lui, ne sert en fait que de prétexte à une histoire d'amour impossible que l'on devine perdue d'avance. Au niveau de l'interprétation, le couple Carole Laure/Lewis Furey ne donne pas dans la fulgurance, se contentant du minimum (sauf durant la scène d'amour, interprétée avec ardeur) comme s'ils avaient été engourdis par le froid saisissant dont on devine sans peine qu'il a dû rendre le tournage difficile. Même s'il ne peut être considéré comme un pur film expérimental, L'Ange et la Femme conserve une vraie part de mystère et dégage une aura indéfinissable qui le fait sans cesse osciller entre rêve et réalité. Assez difficile d'accès, cette oeuvre singulière et hypnotique sera à conseiller principalement à des cinéphiles confirmés, qui recherchent l'expérience d'un cinéma différent.

Note :?

tumbling doll Inthemoodforgore

Riki-Oh - The Story Of Ricky (Ken le survivant en prison)

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Genre : gore, action (interdit aux moins de 16 ans)

Année : 1991

Durée : 1h28

L'histoire : Dans un futur proche, un homme est envoyé en prison pour avoir vengé la mort de sa femme.
Dans cet établissement de haute sécurité, il va devenir le porte parole de prisonniers maltraités et devra affronter les gangs des quatre ailes de la prison ainsi que le sous-directeur et le directeur de la prison.

La critique :

Les films hongkongais de la catégorie 3 sont légion et n'hésitent pas à choquer son auditoire comme Men behind the sun, The untold story ou encore Red to kill. Mais Riki-Oh : Story of ricky fait exception à la règle. Riki-oh est l'adaptation d'un manga paru entre 1988 et 1990. ATTENTION SPOILERS ! Un car de police emmène des condamnés dans une prison afin de purger leur peine.
Parmi ce groupe, se trouve Ricky, accusé du meurtre d'un dealer qui a assassiné sa femme. Dans cet établissement de haute sécurité, Ricky prend conscience qu'il devra user de ses poings pour survivre. Dans cette prison privatisée, les gangs s'en donnent à coeur joie et agressent les autres détenus sans que les matons n'interviennent. Bref, c'est la loi du plus fort qui règne !

Ricky aide un codétenu et se fait agresser par un gan. Il enfonce alors une planche couverte de clous sur le visage de leur chef. Mais à son tour, le codétenu est rudoyé par les matons de la prison sous les ordres du chef du gang. Humilié il se suicide. Ricky se jure de le venger. L'un des sbires du chef du gang se bat avec Ricky, mais ce dernier le terrasse sans souci avec un coup de poing transperçant son ventre.
Ricky est envoyé dans le bureau du sous-directeur. Il est alors frappé et l'humilié mais Ricky réplique en détruisant son bureau. Pour se venger, le sous directeur de la prison demande à un membre du gang de tuer le jeune homme. Ricky remporte évidemment le combat en assénant un coup mortel au crâne. Le but est alors d'éliminer Ricky, devenu trop dangereux aux yeux du directeur.

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Lors du combat ultime contre ce dernier, transformé en colosse, Ricky parvient à prendre la fuite. Ce film ne manque pas d'effets gores : énucléations, éviscérations, démembrements et autres sévices sont légion et raviront (à moitié) les fans du cinéma trash. Oui à moitié car certains effets ne sont pas toujours réussis et les trucages sont souvent risibles. Le métrage alterne les séquences pénitenciaires et les flash-back, notamment l'entraînement de Ricky avec son maître ou encore la mort de sa compagne.
Story of Ricky fait penser à l'univers du manga Ken le survivant, à la seule différence que l'histoire se situe dans un milieu carcéral. Le film veut tellement bien faire qu'il tombe malheureusement dans la caricature en multipliant les scènes farfelue, comme par exemple la transformation du directeur de la prison lors du combat final. Ricky fait un noeud avec son tendon après avoir reçu un coup de couteau. Dans une autre séquence, c'est un combattant qui tente de l'étrangler avec ses intestins. 
Ces scènes épiques sont nombreuses. Le personnage de Ricky est un étrange croisement entre Ken le survivant et Liu Kang du jeu vidéo Mortal kombat. Il frappe et démembre ses adversaires avec une telle aisance qu'il ferait passer Steven Seagal pour un enfant de choeur. Bien qu'étant un film de la catégorie 3, Story of Ricky ne parvient pas à choquer son audimat et provoque surtout l'hilarité. 
Malgré ses défauts, Story of ricky reste avant tout un délire cinématographique jubilatoire.

 

Côte :nanar

 

Leatherface1974 Gegeartist

L'Emploi du Temps (Puits de ténèbres)

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Genre: drame 
Année: 2001
Durée: 2h12

L'histoire : Vincent, consultant en entreprise, est licencié. Il décide de le cacher à son entourage et à sa famille en s'inventant un nouvel emploi du temps à Genève. Contraint non seulement de trouver coûte que coûte de l'argent, mais aussi d'étayer chaque jour davantage la fiction de son emploi, Vincent tombe dans son propre piège. Mentir à ses proches devient alors une occupation à plein temps.   

La critique :

Jean-Claude Romand, un nom tristement célèbre. Ce père de famille sans histoire, médecin et chercheur à l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), assassine froidement sa femme, ses deux enfants et ses parents en 1993. Hélas, toute cette vie n'est qu'un leurre, une échappatoire comme une autre pour fuir une réalité trop lourde à porter. Cette sinistre affaire va tout d'abord inspirer la littérature, avec un roman, L'Adversaire, puis le cinéma, avec un film homonyme réalisé par Nicole Garcia et avec Daniel Auteuil en 2002. Un an plus tôt, un autre film, L'Emploi du Temps, de Laurent Cantet, s'empare de ce terrible fait divers. La distribution du long-métrage réunit Aurélien Recoing, Karin Viard, Serge Livrozet et Jean-Pierre Mangeot. Autant le dire tout de suite : L'Emploi du Temps se démarque totalement de L'Adversaire.

Certes, on connaît davantage le film de Nicole Garcia. Néanmoins, celui de Laurent Cantet se distingue par une autre vision de ce personnage mythomane, claustré dans ses mensonges. Attention, SPOILERS ! Vincent (Aurélien Recoing), consultant en entreprise, est licencié. Il décide de le cacher à son entourage et à sa famille en s'inventant un nouvel emploi du temps à Genève. 
Contraint non seulement de trouver coûte que coûte de l'argent, mais aussi d'étayer chaque jour davantage la fiction de son emploi, Vincent tombe dans son propre piège. Mentir à ses proches devient alors une occupation à plein temps. En l'occurrence, Laurent Cantet s'écarte du fait divers. Jean-Claude Romand devient Vincent. Il n'est plus médecin ni chercheur, mais consultant en entreprise (Je renvoie au synopsis).

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Par conséquent, L'Emploi du Temps n'est pas vraiment une adaptation du roman original, encore moins du récit de Jean-Claure Romand. Evidemment, ce psychopathe fallacieux, séditieux, stoïque et impassible (tout du moins en apparence) traverse le film de son ombre malfaisante. Mais l'essentiel du film ne repose pas vraiment sur ce tableau psychiatrique inextricable et ineffable.
Superbe Aurélien Recoing, totalement investi dans son personnage, un quarantenaire à la dérive qui s'enlise peu à peu dans le mensonge. Sa voix-off, tel un monologue intériorisé, commente ses tribulations, plutôt lénifiantes dans un premier temps. Alors que son entourage le croit au travail, Vincent arpente les chambres d'hôtel en déshérence. Pour occuper son temps, il conduit sa voiture à longueur de journée et lit des journeaux dans son véhicule.

Parallèlement, il doit impérativement trouver de l'argent pour subvenir aux besoins de sa famille. L'étau se resserre. Vincent extorque de l'argent à des connaissances. Ses mensonges se transforment alors en prêts bancaires fictifs. Candides, ses amis fonctionnent dans ses combines sans le soupçonner le moins du monde. Evidemment, peu à peu, cette mécanique tortueuse va se retourner contre lui.
Pourtant, lors d'une nouvelle escapade dans un hôtel, Vincent rencontre un autre interlope, Philippe, spécialisé dans les petits trafics. Séduit à la fois par la personnalité et le désarroi de Vincent, Philippe l'entraîne dans de nouvelles péripéties frauduleuses. Le corset continue de se refermer, invariablement. Entrenir l'illusion et la spirale de la mythomanie.

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Telle est la mécanique mentale et irréfragable de Vincent, ce quarantenaire lambda, cadenassé dans ses propres piperies. De retour chez lui, l'homme ventripotent est insoupçonnable. Bon père de famille, amoureux de sa femme et soucieux de la bonne santé de ses parents. Mais ce visage angélique cache une autre impasse, imperceptible, indicible et qui se mure dans le silence.
Sur ce dernier point, Aurélien Recoing livre une prestation qui confine à la folie générale, une sorte d'hystérie contenue mais terrifiante. A l'image du plan final du film. La caméra de Laurent Cantet se focalise sur le visage de Vincent, tout d'abord affable et magnanime envers son nouvel employeur, pour ensuite esquisser quelques mimiques et remuements faciaux, laissant deviner toutes ses failles encore une fois impénétrables.

A travers L'Emploi du Temps, Laurent Cantet propose finalement un long périple platonicien dans les gouffres de son personnage principal, et plus précisément dans une grotte obombrée de mensonges. Hélas, les lumières de la réalité extérieure ne vont pas tarder à ressurgir sur les parois pariétales de cette caverne isolée du monde. Perclus dans un puits de ténèbres, Vincent semble condamnéà vivre et à se perdre dans cette sorte d'autoscopie mentale. 
L'Emploi du Temps, c'est aussi ce portrait d'homme moderne, confiné dans ses rugosités, sa propre mort sociale, familiale et professionnelle. Par certains aspects, L'Emploi du Temps n'est pas sans rappeler Le Couperet de Costa-Gavras, un autre film sur ce marasme à la fois humain et économique. Le quotidien de Vincent devient une sorte de grisaille incoercible, une fiction monotone qui se noie de chimères. Même face à la suspicion, au doute et aux invectives, Vincent continuera de porter le lourd fardeau de ses affabulations.

Note : 16.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

La Bataille de la Planète des Singes (L'ultime bataille)

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Genre: science-fiction
Année: 1973
Durée: 1h26

L'histoire : Sur la Terre dominée par des singes, Caesar, pacifique, doit affronter le général gorille Aldo. Mais une autre menace fait son apparition : des mutants commandés par le gouverneur Kolp. 

La critique :

Après un quatrième épisode plutôt éloquent, la saga La Planète des Singes touche à sa conclusion finale. Bienvenue dans La Bataille de la Planète des Singes ! Une franchise à la fois attachante et inégale. Certes, les deux derniers épisodes en date (Les Evadés de la Planète des Singes et La Conquête de la Planète des Singes) ont permis à la saga plutôt moribonde de retrouver sa fougue du passé. Néanmoins, le premier film, réalisé par Franklin J. Schaffner en 1968, reste toujours inégalé.
Après La Conquête de la planète des singes, J. Lee Thompson reprend à nouveau les inimitiés. Fidèle à son style et plutôt porté sur le cinéma d'action (Les Canons de Navarone, Les Nerfs à Vif, Le Justicier de Minuit, Le Temple d'Or), J. Lee Thompson doit à nouveau composer avec un budget limité.

A l'instar des précédents épisodes, La Bataille de la Planète des Singes, sorti en 1973, s'apparente à une série B d'action, d'aventure et de science-fiction. La distribution du film réunit Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Severn Darden, Lew Ayres, John Huston, Austin Stoker et Paul Williams. A l'origine, le chapitre précédent devait déjà signer la fin de la saga.
Mais le public répond toujours présent dans les salles obscures. Le but de ce cinquième et dernier épisode est de lancer une nouvelle série télévisée. A la base, le scénario écrit par Paul Dehn est plutôt ambitieux. Cette fois-ci, le film doit se focaliser sur la guerre entre les hommes et les singes. La saga doit donc se clore en beauté et de façon apocalyptique.

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Hélas, très vite et faute de budget, J. Lee Thompson doit composer avec les moyens du bord. Mais j'y reviendrai... Attention, SPOILERS ! Plus de vingt-sept ans ont passé depuis le soulèvement des singes orchestré par César. Ce dernier gouverne maintenant son village de la façon la plus juste possible, humains et singes cohabitant paisiblement, les singes occupant toutefois les plus hautes fonctions.
Mais cet équilibre est malmené par le général Aldo, un gorille belliqueux vouant une profonde aversion à l'égard des hommes. D'autre part, César doit bientôt faire face à une colonie d'humains habitant dans les ruines de San Francisco. Ces derniers, placés sous les ordres de l'impitoyable gouverneur Kolp, projettent en effet d'attaquer le village de César.

Comme l'indique le synopsis, l'action de La bataille de la planète des singes se déroule presque trente ans après les événements du dernier chapitre. D'ailleurs, ce cinquième opus commence par un rappel rapide et laconique des précédents épisodes. Dans La Conquête de la Planète des Singes, c'était un César impérial, omnipotent et déterminé qui s'insurgeait contre la folie des hommes.
Etrangement, le chef despotique s'est transfiguré en leader pacifique. Mieux encore, singes et humains cohabitent ensemble. Autrement dit, dès ses vingt premières minutes, le film a déjà gâché l'essentiel de son potentiel. Ici, point de guerre et de belligérance entre les hommes et les singes. Un parti pris incompréhensible qui casse totalement la dynamique et la logique même de la série.

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A partir de là, J. Lee Thompson fait ce qu'il peut pour sauver un scénario abscon et amphigourique. Pire encore, ce cinquième chapitre est dénué de toute revendication politique. Avec Le secret de la planète des Singes, ce cinquième opus est probablement le volet le plus fastidieux de la saga. Toutefois, J. Lee Thompson a au moins le mérite de ne pas se confire dans des rebondissement ridicules.
Sur la forme, La Bataille de la planète des Singes ressemble à un gros film d'action, assez laborieux dans sa première partie. Cependant, le film propose encore quelques séquences solidement troussées. Seule la bataille finale, évidemment attendue au tournant, déçoit. En l'occurrence, cette bataille finale oppose une trentaine de protagonistes, tout au plus. Encore une fois, le manque de budget se fait furieusement sentir. Certes, les acteurs tirent leur épingle du jeu.
Mention spéciale à Roddy McDowall et à Paul Williams. Certes, ce dernier volet n'est pas aussi catastrophique que Le Secret de la planète des Singes. Néanmoins, il était temps que la saga s'arrête. Chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.

Note :08/20

 

sparklehorse2 Alice In Oliver

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