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Hatchet 4 - Victor Crowley (La résurrection du boucher du bayou)

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victor crowley

Genre : horreur, gore trash (interdit aux - 16 ans)
Année : 2017
Durée : 1h22

Synopsis : Dix ans après les événements du premier film, Victor Crowley est mystérieusement ressuscité et recommence à tuer.      

La critique :

Il faut sans doute remonter à l'orée des années 1960 pour déceler les toutes premières prémisses du slasher via deux classiques hiératiques et incontournables ; j'ai nomméPsychose (Alfred Hitchcock, 1960) et Le Voyeur - aka Peeping Tom (Michael Powell, 1960). Si le premier terrorise et rencontre les ferveurs d'une presse unanimement panégyrique, le second mettra plusieurs années, voire plusieurs décennies, pour acquérir la reconnaissance et le statut homérique qu'il mérite.
Dans Psychose, Alfred Hitchcock décrit un serial killer aux versants hébéphréniques. A priori affable et angélique, Norman Bates se transmute subrepticement en maniaque manipulé par la voix stridulante de sa matriarche. Dans Le Voyeur, le cas de Mark Lewis, le sociopathe de service, est encore plus énigmatique, voire amphigourique.

Le criminel se tapit derrière son appareil photo pour sacraliser l'instant fatidique, soit le dernier soupir avant d'exhaler le dernier sanglot. Que ce soit Psychose ou Peeping Tom, les deux longs-métrages arborent et vilipendent à la fois cet aspect scopophile, soit cette tendance obsessionnelle qui va devenir l'apanage de la société consumériste dix ans plus tard. Pour tout thuriféraire du thriller et en particulier du cinéma d'horreur, les films d'Alfred Hitchcock et de Michael Powell contiennent déjà tous les rudiments du slasher via un huis clos âpre et rédhibitoire et un tueur énigmatique et souvent insaisissable.
Ces mêmes laudateurs situent réellement la naissance du slasher vers le milieu des années 1970 avec les sorties quasi simultanées de Black Christmas (Bob Clarke, 1974) et de Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974).

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Certes, ces deux pellicules horrifiques sont très différentes. Mais dans les deux cas, les deux films font l'objet d'anathèmes et de quolibets pour leur exposition gratuite de la violence. Massacre à la Tronçonneuse est carrément banni dans plusieurs pays. Quant àBlack Christmas, il écope, de prime abord, d'une interdiction aux moins de 18 ans. Que soit. Le métrage de Bob Clarke intéresse tout particulièrement John Carpenter. Opportuniste, le cinéaste reprend peu ou prou la même rhétorique pour Halloween, la nuit des masques (1978). Seule dissimilitude et pas des moindres, les animosités se déroulent le soir d'Halloween. De surcroît, le maître de l'épouvante invente une nouvelle figure d'effroi et d'épouvante en la personne de Michael Myers, un croquemitaine évadé de l'hôpital psychiatrique et qui se tapit désormais sous un masque d'albâtre. A l'instar de Psychose et de Le Voyeur en leur temps, Halloween, la nuit des masques devient cette nouvelle figure séminale. 

John Carpenter est un cinéaste du passé qui n'a jamais caché son extatisme ni son effervescence pour les vieux films d'épouvante, entre autres La Chose d'un autre Monde (Christian Nyby, 1951). Succès pharaonique oblige, Halloween se transmue en une franchise lucrative et prolifique. Le métrage influence et engendre de nombreux épigones, notamment la saga Vendredi 13 amorcée par les soins de Sean S. Cunningham, Carnage (Tony Maylam, 1981), Le bal de l'horreur (Paul Lynch, 1980), Douce nuit, sanglante nuit (Charles E. Sellier Jr., 1984), Massacre au camp d'été (Robert Hiltzik, 1983), ou encore Meurtres à la St-Valentin (George Mihalka, 1981).
Parmi cette liste foisonnante et exhaustive, vient également s'agréger une autre franchise proverbiale, j'ai nomméHatchet - La Légende de Victor Crowley, amorcé par les soins d'Adam Green dès 2006.

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Pour la petite anecdote, Hatchet est aussi connu sous le nom de Butcher, à ne pas confondre avec le film quasi homonyme The Butcher (Kim Jin-Won, 2007), un torture porn asiatique. Si le tout premier Hatchet ne bénéficie pas d'une exploitation dans les salles obscures, il obtient à contrario les ferveurs du direct-to-video (DTV) et rencontre un succès inopiné, en tout cas suffisamment pour se transmuter en triptyque avec Hatchet 2 (Adam Green, 2010), Hatchet 3 (2013) réalisé avec la collaboration de BJ McDonnell et Robert Green Hall, puis en tétralogie avec un inévitable Victor Crowley, également sorti sous le nom de Hatchet 4 en 2017. Aujourd'hui, c'est le cas du quatrième (et dernier ???) chapitre qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes.
Autant l'annoncer de suite. La saga Hatchet n'a jamais été spécialement réputée pour sa courtoisie ni sa bienséance.

En outre, Adam Green affectionne le gore, les érubescences, les gaudrioles et un humour particulièrement potache. A tel point que certains thuriféraires de la franchise avaient notifié certaines carences lors de la sortie de Hatchet 3, considéré comme le pire volet de la série. Visiblement, la requête a été ouïe par Adam Green, le créateur et démiurge originel, puisque Hatchet 4 se doit de renouer avec un minimum de sagacité outrancière. Reste à savoir si ce dernier épisode en date remplit (ou non) son office. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Parry Shen, Laura Ortiz, Dave Sheridan, Krystal Joy Brown, Felissa Rose, Brian Quinn et Kane Hodder.
A noter aussi l'apparition élusive mais néanmoins remarquée de Tony Todd, un comédien qui avait suscité quelques cris d'orfraie pour son interprétation du boogeyman dans la trilogie consacrée àCandyman

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Quant à Kane Hodder, rappelons que l'interprète a prodigué son physique musculeux et cyclopéen pour la saga Vendredi 13. Mais ne nous égarons pas et revenons à l'exégèse du film. Attention, SPOILERS ! (1) Dix ans après les événements du premier film, un groupe de jeunes décide de visiter dans le fameux marais de Victor Crowley. Ils comptent y tourner la fausse bande-annonce d’un film sur la vie du psychopathe, afin de trouver des fonds pour réaliser véritablement le long-métrage.
Au même moment, un avion s’écrase dans le célèbre marécage. Ce dernier abrite le seul survivant de la tuerie originale et une équipe de télévision qui souhaitaient s’y rendre pour tourner un documentaire sur le défunt assassin. Voilà qu’un curieux événement va ressusciter le tueur à la hache, qui est plus en forme que jamais (1).

Finalement, rien n'a changé depuis Halloween, la nuit des masques. Hatchet 4 ou Victor Crowley (vous choisirez...) n'a pas vraiment pour vocation de changer une formule à priori gagnante. A l'instar de ses augustes devanciers, Victor Crowley se contente de psalmodier la même recette analogique. En outre, la saga se transmute en une relecture personnelle du mythe de Vendredi 13 et de son célèbre croquemitaine azimuté. En vérité, Victor Crowley n'est qu'un énième succédané de Jason Voorhees. Remplacez le camp d'été de Crystal Lake par un marais embrumé et recelant de nombreux secrets, et vous obtenez peu ou prou la même pellicule.
Depuis le premier chapitre, Adam Green tergiverse entre le film gore, l'hommage à peine dissimulé et la parodie goguenarde.

Après un troisième épisode en demi-teinte, la franchise se devait de revêtir des oripeaux un peu plus soyeux. Mission presque réussie en l'occurrence... Mais à condition de faire fi du scénario prosaïque, d'un humour souvent erratique qui dérive prestement vers l'avalanche de nichons et d'imposantes protubérances. Malicieux, Adam Green a la bonne idée de claustrer ses divers protagonistes dans un avion accidenté. Dès lors, ces derniers devront faire montre de roublardise pour échapper au courroux du croquemitaine. Pour Adam Green, pas question de s'appesantir sur la psyché de ses personnages dégingandés. La vedette se nomme Victor Crowley.
En outre, le boogeyman se montre très en forme pour l'occasion et manie la hachette avec une étonnante dextérité. Pour le reste, Hatchet 4 -Victor Crowley flagornera soit les amateurs invétérés de slashers, soit les fans irréductibles de la saga. Les autres déploreront et maronneront à raison contre la futilité de cette série B impécunieuse. Allez, par mansuétude, nous accorderons une mention passable, ni plus ni moins.

Note :10/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.horreur.quebec/victor-crowley-v-pour-victor/

 


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