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Channel: Cinéma Choc
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When Animals Attack ! (Les animaux ne sont pas les meilleurs amis de l'homme)

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when animal attacks

Genre : shockumentary, "Mondo", trash, documentaire, "documenteur" (interdit aux - 18 ans)

Année : 1996

Durée : 2h10 (programme divisé en quatre parties)

 

Synopsis :

Une compilation de nombreuses vidéos et d'anecdotes relatant des agressions animales dont sont victimes des touristes, des femmes, des hommes et parfois même des enfants, avec à la clé toute une panoplie de témoignages, de reconstitutions et de snuff animaliers. 

 

La critique :

Lorsque l'on scrute le genre "agression animale", les deux films les plus notoires et notables s'intitulent probablement Les Oiseaux (Alfred Hitchcock, 1963) et Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1974). Dans le premier cas susmentionné, le maître du suspense invente et crée une terreur ineffable, presque en forme d'Armageddon et d'Apocalypse, la menace surgissant des airs, du vide et, in fine, d'un néant béant et indicible. A postériori, personne ni aucun cinéaste ne rééditera un tel effroi bestial et archaïque... Personne à l'exception de Steven Spielberg, un metteur en scène proverbial qui n'a jamais caché sa dilection pour le long-métrage horrifique d'Alfred Hitchcock.
Cependant, Les Dents de la Mer - Jaws dans la langue de Shakespeare - n'a pas vraiment pour aspérité de mimer les syllogismes ésotériques de Les Oiseaux.

Cette fois-ci, la menace survient des tréfonds des océans via un squale de taille gargantuesque et à l'appétit pantagruélique, tortorant des touristes infortunés de passage. Pour Steven Spielberg, le vrai requin, ce n'est pas ce poisson cyclopéen qui happe subrepticement et sans crier gare, mais ces vils promoteurs avides et cupides, qui profitent de la saison estivale pour sacrifier quelques vulgaires quidams. De surcroît, une fois agriffés entre les crocs affûtés du requin, les victimes humaines retournent bon gré mal gré dans les rudiments et les linéaments de la chaîne alimentaire.
Ainsi, toute une pléthore de séries B tenteront de baguenauder dans le sillage et le continuum de Les Oiseaux et de Les Dents de la Mer. Les thuriféraires de ce registre cinématographique n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Piranhas (Joe Dante, 1978), D'origine Inconnue (George Pan Cosmatos, 1983), Solitaire (Greg McLean, 2007), Cujo (Lewis Teague, 1983), Dressé pour tuer (Samuel Fuller, 1982), En eaux troubles (Jon Turteltaub, 2018), ou encore The Bay (Barry Levinson, 2012) parmi les bisseries soyeuses et éventuellement sérénissimes.

Parmi ce florilège de productions subalternes, le shockumentary et le "Mondo" se devaient eux aussi de se polariser sur l'agression animalière. A fortiori, ces deux registres cinéphiliques ne partagent aucune accointance avec les furibonderies de la faune et de la flore. Pour souvenance, rappelons que le "Mondo" et le shockumentary scrutent, explorent et analysent les us et les coutumes de peuplades séculaires à travers le monde. Pourtant, vers l'orée des années 1980, Jean-Patrick Lebel réalise Great White Death (1981, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/03/28/37143411.html), un "documenteur" en forme de "Mondo" et de shockumentary, et qui se focalise sur la mythologie du grand requin blanc. Sans cesse décrié depuis le succès pharaonique de Les Dents de la Mer, le squale est intrinsèquement affiliéà nos peurs ancestrales et ce, depuis des temps antédiluviens.

En l'occurrence, Great White Death se centre sur le cas d'Henry Bource, un plongeur guignard qui escarpe de justesse aux crocs aiguisés du requin. Malencontreusement, le nageur aura la jambe gauche sectionnée suite à cette rixe inopinée. Conclusion : les animaux ne sont pas les meilleurs amis de l'homme, surtout lorsque ce cheptel se nimbe d'un instinct carnassier et de prédateur avisé. C'est ce que tente de discerner à son tour When Animals Attack !, réalisé par la diligence de Mike Mathis en 1996. Pour la faribole superfétatoire, ce shockumentary est disponible sur YouTube et se fractionne en quatre sections bien distinctes, la durée variant entre 25 et 40 minutes.
La quatrième partie est même présentée et prodiguée par l'érudition de Louis Gossett Jr. Mais enfin, que vient foutre le comédien dans ce shockumentary ?
 

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Une question qui demeurera sans réponse... Même si on peut aisément subodorer le besoin de capitaux et de pécunes... Quant à Mike Mathis, l'artiste orfèvre fait surtout office de producteur. Ce dernier a essentiellement sévi dans les sphères du documentaire, du court-métrage et des séries télévisées. En outre, procéder à l'exégèse de sa filmographie ne présente qu'un intérêt assez relatif puisque la plupart de ces susdites productions restent inédites dans nos contrées hexagonales. Seule la série télévisée de documentaires, Les Enquêtes Extraordinaires, diffusée entre 1991 et 1996, fait figure d'exception notable. Via son didactisme, When Animals Attack ! n'est pas sans itérer le théorème rédhibitoire de Day of the Animals (William Girdler, 1977, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2017/10/07/35414543.html), un long-métrage cinématographique (cette fois...) sur les assauts coïncidents de la faune et de la flore, sévèrement courroucées pour l'occasion.

A l'instar de Day of the Animals en son temps, mais sous la forme d'un shockumentary à priori bien réel, When Animals Attack ! confédère canidés, squales, pandas, abeilles butineuses, félidés, crocodiliens, chevaux effarouchés, taureaux furibonds et autres ours effarés à travers un programme aussi foisonnant que munificent. Telle est, par ailleurs, le synopsis de ce shockumentary. Attention, SPOILERS ! Une compilation de nombreuses vidéos et d'anecdotes relatant des agressions animales dont sont victimes des touristes, des femmes, des hommes et parfois même des enfants, avec à la clé toute une panoplie de témoignages, de reconstitutions et de snuff animaliers.
En raison de certaines saynètes âpres et virulentes, When Animals Attack ! s'est soldé par l'ultime réprobation, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans.

Au moins, ce "Mondo" complaisant et mercantiliste peut s'enhardir de respecter sa trame narrative au pied de la lettre. Pour ceux qui s'attendent à un florilège d'assauts et d'excoriations provoquées par les morsures frénétiques de divers animaux, ils seront ici en terrain connu et quasiment conquis. Sur ce dernier point, il faut bien admettre que When Animals Attack ! remplit doctement son office. Néanmoins, en dehors de quelques rarissimes exceptions (c'est même pour cela qu'on les appelle des "exceptions"), ce shockumentary ne contient presque (je dis bien "presque"...) aucune séquence de maltraitance envers nos amis les animaux ; ce qui devrait minorer les ardeurs des spécistes et animalistes de longue date. Pour le reste, When Animals Attack ! propose et contient une somme astronomique de saynètes fatidiques et virulentes. La plupart du temps, les victimes échappent de peu à une mort certaine.

Mais parfois, c'est bien le trépas qui est inhérent à la douleur. Ainsi, le shockumentary narre le cas de cette gamine de 8 ou 9 ans happée, violentée et malmenée par un canidé enragé. La fillette finira par exhaler son dernier soupir sous les yeux éberlués de sa matriarche. Certes, le film élude l'écueil de retranscrire ce fait divers abominable via une reconstitution circonstanciée, mais le métrage s'appuie - entre autres - sur des témoignages oculaires, notamment celui de la maternelle éplorée. In fine, When Animals Attack ! se pare de certaines scènes bien connues de l'univers du shockumentary. Derechef, ce "Mondo" itère cette séquence d'un canidé impétueux qui se jette sauvagement sur une jeune Afro-Américaine, lacérant une partie de sa main et de ses phalanges.
L'animal sera emmené manu militari à la fourrière pour subir l'inoculation capitale. 

Indubitablement, nonobstant son opportunisme et sa complaisance, When Animals Attack ! frappe, rudoie et cogne là oùça fait mal, surtout lorsque le programme se focalise sur de véritables snuff animaliers. A contrario, ce "documenteur" perd de sagacité quand il s'échine à reconstituer certains faits divers via des acteurs gourdiflots et malhabiles. Comme quoi, rien ne supplante la terreur véritable, celle qui assaille sans prévenir et qui émaille hélas parfois notre quotidien morose. Et c'est exactement ce que traduit When Animals Attack ! A l'instar de nos congénères drus et velus, l'homme reste un animal social, lui aussi assujetti à ses instincts primitifs.
Contrairement à nous, les animaux ne sont pas toujours en mesure de réfréner leur archaïsme ni leur primitivisme. 
Vous l'avez donc compris. When Animals Attack ! ne se contente pas seulement de conglober des saynètes impressionnantes, voire sanguinolentes, mais se pare aussi d'une introspection sur notre nature élémentaire et primordiale.

Note : 12.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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